Par Kader Bakou Tout comme le «protest singer» américain Woody Guthrie, «le sceptique» ne comprend pas comment on puisse militer contre quelque chose et la pratiquer en privé. Tout comme celui qui avait écrit sur sa guitare «This machine kills fascists (cette machine tue les fascistes), il ne comprend pas comment on peut prétendre combattre les exploiteurs et mener leur train de vie. Le sceptique est une des rares personnes, voire l'unique personne, qui ne croit pas à la sincérité du syndicaliste Lech Walesa qu'il appelle lui «Laisse el valisa» (laisse la valise), à cause de ses fréquents voyages à l'étranger. C'est juste un surnom : ce «Lech Walesa» local n'a rien à voir avec le célèbre syndicaliste polonais. «Lech Walesa» (ou laisse el valisa) est le meneur d'un mouvement de protestation opposé à l'implantation d'une usine chimique dans la région. «Et maintenant tu es convaincu de la sincérité de Lech Walesa ? Tu vois, il pense à la santé des citoyens !», lui fait remarquer un jeune syndicaliste. Le sceptique n'a pas l'habitude de parler de la vie privée des gens. Aussi c'est avec regret qu'il se sent obligé de répondre : «Non, il y a certainement des luttes d'intérêt derrière le blocage de cette usine. Des collègues de bureau, hommes et femmes, de ‘'Laisse valisa'', se plaignent de la fumée de sa cigarette. Ils l'ont presque supplié de ne pas fumer au bureau et il ne veut rien entendre. Comment quelqu'un qui pollue l'air des ses collègues de travail, peut-il penser à la santé des gens qu'ils ne connaît pas ?» K. B.