Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a exhorté hier à Sétif la communauté médicale à concrétiser les programmes de prévention et la santé de proximité, dans le cadre de la nouvelle approche de la stratégie du secteur. «L'un des points sur lesquels j'insiste est l'externalisation de certaines structures de soins afin que les CHU ne prennent en charge que les interventions et la médecine de pointe». Tels sont, en substance, les propos tenus par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. S'exprimant en marge du lancement au niveau de la radio locale de la campagne nationale de sensibilisation sur la notion de la santé de proximité et intitulée : « Ma santé est à proximité», M. Abdelmalek Boudiaf a insisté sur l'importance de «ne pas confondre entre polyclinique et CHU». «La mission des urgences est la réception des cas nécessitant une prise en charge médico-chirurgicale urgente. Ces services ne sont pas destinés à assurer des consultations de routine». Il a insisté sur le fait que les CHU devraient se consacrer à leurs missions essentielles qui sont la formation, le soin de pointe et, surtout, la recherche. La campagne de sensibilisation «Ma santé est à proximité», en collaboration avec la Radio algérienne, vise à atténuer un phénomène de société préjudiciable au fonctionnement des grands centres hospitaliers, à savoir le réflexe généralisé chez les citoyens de s'adresser directement aux hôpitaux pour le moindre petit malaise, et désertant les structures sanitaires de proximité (polycliniques et dispensaires) alors qu'elles sont de plus en plus dotées des moyens matériels et humains adéquats et sont en mesure de répondre aux besoins. Croyant déraisonnablement à une meilleure prise en charge au niveau des hôpitaux, les citoyens s'y orientent instinctivement en masse, et c'est plutôt l'inverse qui s'y produit, vu que le personnel des hôpitaux se trouve nécessairement dépassé et face à des services à offrir ne relevant pas de ses priorités. En effet, selon le premier responsable du secteur, «le citoyen doit s'y faire à cette réalité et comprendre que les centres de soins de proximité administrent les mêmes prestations sanitaires. 80% des cas qui se présentent aux urgences des hôpitaux ne sont pas des urgences nécessitant une prise en charge hospitalière», a-t-il regretté. Le ministre a, d'ailleurs, précisé qu'à Sétif, 29 polycliniques sur les 69 existantes sont opérationnelles 24/24, les autres le seront progressivement. «Nos hôpitaux font l'objet d'une réhabilitation et les polycliniques sont là pour soulager surtout les urgences. Il y a une confusion entre urgences et soins», constate-t-il, soulignant que les citoyens doivent avoir le réflexe de se soigner dans ces polycliniques au lieu d'encombrer les urgences des CHU. Par ailleurs, et à l'issue de cette visite, le ministre a tenu à inspecté trois polycliniques à Sétif-ville, avant de se rendre à l'université Ferhat-Abbès pour s'enquérir des conditions d'inscriptions des nouveaux bacheliers, notamment ceux des filières médicales telles que la médecine, la chirurgie dentaire et la pharmacie.