Le projet de loi sanitaire, à travers les mesures consacrées à la question des cliniques privées, prévoit manifestement un durcissement du cahier des charges qui leur sera imposé. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Outre les obligations relevant de la qualité de la construction et des normes d'hygiène et d'organisation, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a été plus exigeant à l'égard des cliniques privées cette fois-ci. En effet, l'ouverture des cliniques privées sera soumise à une conditionnalité très particulière selon le projet de loi sanitaire. Et notamment celles spécialisées en chirurgie, gynécologie et maternité. Elles seront contraintes de recruter un spécialiste en anesthésie et réanimation, deux assistants relevant du paramédical et deux sages-femmes. La liste de ces derniers, ainsi que des permanents, devra inéluctablement être envoyée à la Direction de la santé pour être transmise, par la suite, au ministère de tutelle. D'autre part, tout changement dans ces listes devra systématiquement être communiqué à cette administration dans un délai relativement restreint. Le ministère rappelle, à ce propos, l'interdiction d'une activité complémentaire en avertissant les praticiens de travailler simultanément dans le secteur privé et le secteur public. Toutefois, il est permis aux cliniques d'avoir des médecins spécialistes contractant, à condition que leur nombre ne représente pas la totalité du corps spécialiste et d'avoir l'aval de la Direction de la santé. Par ailleurs, l'autre obligation de taille est que le cahier des charges pour l'ouverture de toute clinique privée impose la mise en place d'un laboratoire d'analyses pour éviter que les patients les effectuent en dehors de l'établissement. Ainsi que la proximité des transports en commun et de parkings. Ce n'est effectivement pas tout, puisque toute activité chirurgicale des cliniques s'effectuera sous la haute surveillance du ministère. Ceci, dans la mesure où un inventaire détaillé des patients ayant subi une chirurgie, du corps chirurgical l'ayant effectuée ainsi que de l'ensemble des assistants médicaux et paramédicaux présents dans le bloc opératoire, doit être remis à cette tutelle. Une surveillance oppressante et une bureaucratie pesante vont contraindre l'activité des cliniques privées une fois ce projet de loi sera adopté. Si ce contrôle étouffant commençait par s'appliquer au sein des hôpitaux relevant de l'autorité du ministère de tutelle, le service public ne serait pas de si médiocre qualité et les établissements hospitaliers en si piteux état.