Plus que trois petites semaines avant le lancement de la dernière phase qualificative de la zone africaine pour le Mondial-2018 en Russie. Pour les Verts, il s'agira d'accueillir d'entrée, le 9 octobre à Blida, l'ogre camerounais. Pareille affiche a souvent suscité des commentaires chez les spécialistes et les observateurs, tellement les deux sélections se sont rarement croisées aussi bien en amical qu'en matchs officiels (7 rencontres dont deux à titre amical). Les explications officielles (5) ont eu lieu, pour la petite histoire, à l'occasion des phases finales de la CAN respectivement en 1984 (Côte d'Ivoire), 1986 (Egypte) ,1988 (Burkina Faso), 2000 (Ghana-Nigeria) et enfin, en 2004, lors du tournoi africain tenu en Tunisie. Le bilan est, certes, légèrement favorable aux Lions Indomptables (2 victoires à 1), mais il faut juste souligner que les rendez-vous algéro-camerounais ont souvent été serrés et une moyenne de buts assez modeste (13 réalisations dans les 7 matchs joués dont 8 au profit du Cameroun). Faut-il, par ailleurs, admettre que les victoires du Cameroun emmené par Mbida, Milla et autre Djonkep sur l'Algérie ont eu lieu alors que le football algérien traversait des crises. Les équipes algériennes drivées alors par Rabah Saâdane, Abderrahmane Mehdaoui et Nasser Sendjak ont fait pâle figure respectivement à Alexandrie, à Ouagadougou et à Accra en raison de problèmes organisationnels au niveau de la fédération mais aussi d'une préparation particulièrement chétive. En 2000, les Verts qui ont atteint les quarts de finale n'ont eu en tout et pour tout qu'une quinzaine de jours de stage effectué au Brésil pour préparer le rendez-vous co-organisé par le Ghana et le Nigeria. Faut-il pour autant reprocher aux troupes de Sendjak d'avoir quitté prématurément la compétition du seul fait que la durée du stage au Brésil était insignifiante ? Cette circonstance atténuante peut être accordée aux camarades de Ziani dont l'aventure s'est achevée également en quart de finale lors de la CAN-2004, compétition que Rabah Saâdane a préparée en 17 jours après avoir réalisé deux énormes exploits, ceux d'accrocher le Cameroun (1-1) avant d'évincer les Pharaons (2-1) du tournoi dès le premier tour. Ce rappel historique était inévitable pour témoigner de la puissance réelle des Camerounais qui, en toute circonstance, savent négocier les grands rendez-vous en s'appuyant sur leur important contingent de footballeurs établis en Europe mais pas seulement. Les Verts arrachent (enfin) le respect du monde C'est un fait indéniable : le Cameroun a forgé sa réputation internationale à partir de plusieurs générations de grands footballeurs. Celles des années 1980, 1990 et 2000 ont été particulièrement talentueuses avec une ribambelle de stars à l'image de Roger Milla, Thomas Nkono, Théophile Abega, Patrice Mboma, Samuel Eto'o et la liste est encore longue de ces illustres joueurs qui ont mené les Lions Indomptables aux phases finales de la Coupe du monde avec un retentissant parcours en Italie (quart de finale) sans oublier les multiples consécrations lors des CAN. Un vivier qui ne semble pas tarir malgré le fait que le Cameroun n'arrive plus à s'imposer durant les tournois panafricains. Depuis la finale perdue en 2008 face à l'Egypte, le Cameroun ne fait plus peur (il était même absent en 2015 en Guinée-Equatoriale) même s'il continue à honorer régulièrement de sa présence les phases finales de la Coupe du monde et ce, depuis 1990. Si bien que les Camerounais rêvent d'une neuvième participation au Mondial après ses expériences plus ou mieux réussies en 1982, 1990, 1994, 1998, 2002, 2006, 2010 et 2014. Pour ce faire, l'équipe confiée depuis l'hiver dernier au Belge Hugo Broos (ex-entraîneur de la JSK et du NAHD en Algérie) doit passer l'écueil de l'Algérie mais également de l'ogre nigérian ainsi que la Zambie dans une poule B considérée comme le groupe de la mort de cet ultime tour qualificatif en Afrique. Des Algériens qui ont fini par convaincre le monde entier de leurs valeurs naissantes comme en témoignent leurs remarquables prestations à l'occasion des deux dernières éditions de la Coupe du monde en Afrique du Sud (2010) et au Brésil (2014). Un ensemble algérien qui recèle en son sein de nombreux joueurs de niveau mondial à l'instar de Sofiane Feghouli, Yacine Brahimi, Islam Slimani ou encore Riyad Mahrez, désigné meilleur footballeur de la Premier League en mai dernier. Des vedettes qui animent les grands championnats européens mais aussi les deux compétitions majeures organisées par l'UEFA. Le week-end dernier, ils étaient en effet dix joueurs à se mettre sous les projecteurs des prestigieuses Champions League et l'Europa League. Les Yacine Brahimi (FC Porto), Islam Slimani et Riyad Mahrez (Leicester), Hilal Larbi Soudani (Dinamo Zagreb), Fawzi Ghoulam et Rachid Ghezzal (O Lyon), Nabil Bentaleb (Schalke) et Ishak Belfodil (Standard de Liège) et autre Sofiane Hanni (Anderlecht) côtoient désormais les meilleurs joueurs sur la planète football à telle enseigne que l'un d'entre eux, Riyad Mahrez en l'occurrence, a réussi à décrocher une place de titulaire dans l'équipe-type de la première journée de la phase des poules aux côtés de Lionel Messi, Neymar et autre Aguero. Même si comparaison n'est pas raison, le Cameroun d'Hugo Broos, mais également les autres sélections qui forment la poule de la mort, ont tout intérêt à avoir peur des Verts de Milovan Rajevac.