La peste a atteint le cheptel de la wilaya de Naâma, principalement dans la région frontalière de Forthassa (commune et daïra de Sfissifa), où elle a causé une lourde perte de moutons chez un éleveur, une cinquantaine de têtes d'ovins, alors que le reste de son cheptel est mis en quarantaine. Trois hypothèses sont à retenir, d'abord, il semblerait que le butin de 600 moutons remis par les Marocains à son propriétaire de Forthassa a été infecté par la maladie – nous avons signalé dans l'un des précédents articles que le butin, avant son acheminement par le poste de contrôle frontalier de Béni-Ounif (Béchar), devait être soumis aux mesures de prophylaxie et devrait être remis à son propiétaire une fois le contrôle de dépistage achevé et le cheptel assaini – mais on ignore si ces mesures ont été prises. La seconde hypothèse, nous font savoir des connaisseurs, est l'aliment destiné à la finition du poulet, que les éleveurs font manger à leur bétail ; alors que d'autres avouent que cette pathologie très contagieuse provient également des conditions climatiques (sécheresse, ou les pluies du mois d'août qui ne sont plus bénéfiques durant ce mois). Tout de même le dispositif sanitaire et sécuritaire déterminera prochainement l'origine de cette pathologie contagieuse qui a déjà causé un lourd tribut à certains éleveurs. Les services agricoles de la wilaya sont sur le qui-vive depuis l'apparition de la maladie et des réunions se tiennent périodiquement pour déterminer les circonstances de la peste. De ce fait, un dispositif de surveillance sanitaire et de prévention contre cette pandémie très contagieuse, vient d'être mis en place par les autorités locales, qui ont procédé à un découpage de recensement du cheptel de la wilaya en trois zones : Zone I (hajz) : commune frontalière de Sfissifa ; Zone II (Hadr) : communes limitrophes à la zone I ; Zone III : le reste des communes limitrophes à la zone II. A l'effet donc, des analyses du laboratoire de Tlemcen, prouvant la maladie infectieuse, les autorités locales ont adopté un travail de sensibilisation à grande échelle, impliquant en premier lieu les premiers concernés, les éleveurs qui doivent prévenir en cas d'apparition de symptômes, mais aussi le grand rôle des vétérinaires et des services sécuritaires, de prendre les précautions nécessaires et les mesures qui s'imposent, car une fois le mouton atteint par le virus de la peste, il mourra dans moins d'une semaine et le virus se propagera très vite et causera une forte mortalité dans le cheptel, append-on. La peste des petits ruminants (PPR) (ovin et caprin), due à un virus antigéniquement très proche du virus de la peste bovine (PB), se caractérise cliniquement par un état typhique, des érosions des muqueuses buccales et une atteinte pulmonaire. Elle s'étend en Afrique, du Sahara à l'Equateur, et dans la péninsule arabique. Sous forme épizootique elle entraîne de fortes mortalités, et sous forme enzootique elle favorise l'apparition de pneumopathies bactériennes. La prophylaxie fait appel soit à un vaccin hétérologue contre la peste bovine, soit homologue récemment mis au point pour éradiquer la maladie. La peste des petits ruminants (PPR), décrite pour la première fois en 1942 par Gargadennec et Lalanne, en Côte d'Ivoire, fait l'objet, depuis une dizaine d'années, de nombreux travaux et études, cela pour deux raisons au moins : d'une part, elle entraîne de lourdes pertes chez les caprins et les ovins et constitue un obstacle réel au développement de l'élevage dans les pays où elle sévit (à l'exemple du Nigeria où les pertes occasionnées annuellement, en l'absence de toute intervention, sont estimées à plus de 1 million de dollars). D'autre part, en raison de sa répartition géographique et des relations antigéniques que son virus partage avec celui de la peste bovine (PB), elle interfère avec cette dernière et doit, de ce fait, être prise en compte lors des programmes de vaccination ou d'éradication de la peste bovine. Transmission et diffusion Les animaux infectés excrètent de grandes quantités de virus par le jetage, les larmes, la salive et les matières fécales. De très fines gouttelettes de matières virulentes se forment à partir de ces sécrétions et excrétions et contaminent l'air ambiant. La toux et les éternuements contribuent à la formation de ces gouttelettes. Les animaux s'infectent en les inhalant, d'où la transmission rapide de la maladie quand le contact entre les animaux est étroit. D'autres sources de contamination sont représentées par l'eau, les aliments, les mangeoires, les abreuvoirs et les litières souillées par les matières virulentes. Néanmoins, la contamination à partir de ces sources n'est que de courte durée car le virus de la peste des petits ruminants, tout comme celui de la peste bovine, ne survit pas longtemps en milieu extérieur en raison de sa très grande fragilité. Le rassemblement et le mélange d'animaux de différentes origines contribuent à la dissémination de la maladie. Apparition de la maladie dans le troupeau Lorsque la maladie apparaît pour la première fois dans une région, le tableau clinique est généralement celui de la forme hyperaiguë : une très forte fièvre, un état d'abattement très profond suivi d'une mort foudroyante, et ce avant même les premiers signes cliniques caractéristiques. La forme typique de la peste des petits ruminants est la forme aiguë qui se caractérise par une évolution rapide au sein du troupeau d'un syndrome constitué par de l'abattement, des écoulements nasaux, oculaires et buccaux. Ces symptômes sont accompagnés d'une respiration anormale avec toux, diarrhée, qui entraînent généralement la mort de l'animal.