Selon une dépêche de l'agence gouvernementale APS (Algérie presse service), le président - Mohamed Sebaïbi - et les membres de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) ont prêté serment le jeudi 22 septembre 2016 à la cour d'Alger, et ce, «en présence de plusieurs hauts responsables», sans qu'on en sache plus sur l'identité et la fonction de ces hauts responsables. Les médias n'étaient pas invités à cette cérémonie : est-ce le nouveau président de l'ONPLC qui en a décidé ainsi ou lui a-t-on imposé cette prestation en catimini ? Pour un «Organe» dont une des missions est de contribuer à ce qu'il y ait plus de transparence dans la gestion des affaires publiques, ça fait plutôt opaque comme pratique. Sur la photo officielle jointe à la dépêche de l'APS (voir ci-contre), il manque 2 membres sur les 7 nommés par le chef de l'Etat : ce sont apparemment des représentants des services de «sécurité». Etait-il nécessaire de les cacher ? Ce n'est pas forcément un bon début pour la nouvelle «équipe» de direction de l'ONPLC. Mais contrairement à la première «équipe» de l'ONPLC (2011-2016), nommée en novembre 2010 mais qui n'avait eu prêté serment que près de deux mois plus tard, celle qui vient de lui succéder l'a fait une semaine à peine après sa nomination : c'est peut-être là un bon signe. Va-t-elle pour autant se mettre au travail aussi vite ? Et l'APS de rappeler que «l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption dont les membres ont été nommés récemment par le président de la République (le mercredi 14 septembre 2016, ndlr) a pour mission principale de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption». Et d'ajouter dans la même dépêche que «l'article 202 de la Constitution stipule qu'il est institué un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, autorité administrative indépendante placée auprès du président de la République et jouissant de l'autonomie administrative et financière». Bientôt un nouveau siège ? Toujours selon cet article 2, «l'indépendance de l'Organe est notamment garantie par la prestation de serment de ses membres et fonctionnaires, ainsi que par la protection qui leur est assurée contre toute forme de pression ou d'intimidation, de menaces, outrages, injures ou attaques de quelque nature que ce soit, dont ils peuvent être l'objet à l'occasion de leur mission». Les missions de cet organe sont définies, pour leur part, dans l'article 203 de la Constitution qui précise qu'il est chargé notamment «de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, consacrant les principes de l'Etat de droit et reflétant l'intégrité, la transparence ainsi que la responsabilité dans la gestion des biens et des deniers publics». Pourquoi le pouvoir veut-il faire croire à tout prix que l'ONPLC est de création récente — avec la Constitution de mars 2016 —, alors qu'il a été créé par la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption ? On fait fi du passé, on efface tout et on recommence ? La dépêche gouvernementale diffusée par l'APS ne cite pas une seule fois la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, alors que les articles de la Constitution cités plus haut sont extraits ad integrum de la loi du 20 février 2006. Nouvelle «équipe» dirigeante de l'ONPLC, bientôt dans un nouveau siège ! En novembre dernier, un avis d'appel d'offres avait été lancé pour l'acquisition de mobilier de bureau au profit de l'ONPLC, pour l'ameublement de son nouveau siège situé 14, rue Souidani-Boudjemaâ, Alger. Quant au site internet de l'ONPLC - qui a le mérite d'exister - il est temps de le «dépoussiérer» et de l'actualiser... Djilali Hadjadj Pour contacter l'ONPLC et en savoir plus Adresse : ONPLC, villa Raïs Hamidou, el-madania, alger Téléphone : 021 68 63 12 / e-mail: [email protected] / Site internet : http://www.onplc.org.dz