Le Royaume-Uni activera «avant fin mars» l'article 50 du Traité de Lisbonne qui déclenchera la procédure de divorce avec l'Union européenne, a annoncé dimanche la Première ministre, Theresa May, ouvrant la voie à un Brexit avant la fin 2019. «Nous déclencherons l'article 50 avant fin mars l'an prochain», a déclaré Mme May, interrogée dimanche matin sur la BBC, plus de trois mois après le vote des Britanniques pour une sortie de leur pays de l'UE lors d'un référendum organisé le 23 juin. Le président du Conseil européen Donald Tusk a salué les déclarations de Mme May, estimant sur Twitter qu'elles apportaient «une clarté bienvenue sur le démarrage des discussions sur le Brexit». Une fois l'article 50 activé, le Royaume-Uni aura deux ans pour régler les modalités de son départ, un délai toutefois susceptible d'être prolongé. «J'avais une bonne raison de dire -juste après le référendum- que nous n'invoquerions pas l'article 50 avant la fin de l'année. Cette décision veut dire que nous avons le temps de développer notre stratégie pour les négociations et nos objectifs», a déclaré dans l'après-midi la Première ministre devant ses troupes réunies dimanche à Birmingham pour le congrès annuel du parti conservateur. Cela a aussi permis selon elle de rassurer les entreprises et investisseurs, citant notamment une confiance des ménages au beau fixe et un chômage au plus bas. Mais il n'y a pas non plus de raison de faire traîner les choses plus longtemps, a-t-elle signifié, déclarant : «il n'y aura aucun retard injustifié dans le déclenchement de l'article 50». Affirmant qu'elle «souhaite obtenir le meilleur accord possible» avec l'UE, Theresa May a reconnu que le processus allait s'avérer «assez complexe». Mais elle a espéré que des travaux préparatoires démarrent avec les 27 membres restant de l'UE pour avoir une «transition en douceur». «Nous négocierons comme un seul et unique Royaume-Uni et nous quitterons le Royaume-Uni comme un seul et unique Royaume-Uni. Il n'y aura aucune dérogation au Brexit», a-t-elle aussi insisté opposant ainsi une fin de non recevoir à la dirigeante écossaise Nicola Sturgeon qui rappelle régulièrement que l'Ecosse a voté pour rester dans l'UE contrairement à l'Angleterre et au Pays de Galles et ne veut donc pas en sortir. Theresa May a par ailleurs indiqué qu'elle présenterait une nouvelle législation afin d'abroger le European Communities Act de 1972 lors du discours de la reine devant le Parlement, qui aura lieu en avril ou mai 2017. «Cela marquera la première étape pour faire du Royaume-Uni un pays souverain et indépendant à nouveau», a-t-elle déclaré, soulignant que cela signifiera «la fin de l'autorité de l'UE au Royaume-Uni». La loi ne prendrait toutefois effet que lorsque le Royaume-Uni aura effectivement quitté l'UE, souligne la Première ministre.