Le poulet renoue avec la hausse des prix. Après un répit de quelques semaines, il voit son prix s'envoler. Pour les vendeurs de volaille, le manque de production est à l'origine de cette hausse. Rym Nasri – Alger (Le Soir) - Au marché T'nache de Belouizdad, le poulet éviscéré ne descend pas à moins de 350 dinars le kilogramme. Hier, à la veille d'Awel Moharem (premier jour de l'année hégirienne), les vendeurs de volaille se sont presque entendus sur le prix du poulet. Sur leurs étals, il est proposé entre 350 et 360 DA le kilo. La fête de Moharem, réputée pour ses plats traditionnels préparés à base de poulet, oblige où juste une coïncidence ? «Le prix du poulet ne cesse de monter et de baisser depuis quelques jours», assure Mohamed, vendeur de poulet depuis une quinzaine d'années dans le vieux marché de Belouizdad. Chez lui, ce produit est vendu à 360 dinars le kilogramme. «C'est un poulet de première qualité», se justifie-t-il. Dans le frigo vitré de son commerce, sont exposés quelques poulets. «Depuis l'Aïd El Adha, nous enregistrons un manque de poulet sur le marché», dit-il. Côté consommateurs, c'est l'indignation. «Il est trop cher», dira Malek. Pourtant, poursuit-il, «il y à quelques jours, juste après l'Aïd El Adha, le poulet était vendu à 240 dinars le kilo dans ce même marché». Une flambée que le président du Conseil national interprofessionnel de la filiale avicole, Kalli El Moumen, justifie par l'arrêt du processus de mise en place des poussins à un mois avant l'Aïd El Adha et 15 à 20 jours après. «Durant cette période, les aviculteurs cessent la mise en place qui est la préparation du poussin pour le poulet de chair», explique-t-il avant de préciser que la production d'un poulet de chair de 2,5 kg nécessite en moyenne 45 jours. Il cite comme autre raison, la maladie de Newcastle qui a décimé durant l'été dernier, des élevages de volaille dans certaines wilayas du pays. Une maladie qui, rappelle-t-il, a vite circulé pour affecter une partie de la wilaya de Batna à l'est et de la wilaya de Mascara à l'ouest du pays. Cette situation a suscité les appréhensions des aviculteurs qui, selon lui, nombre d'entre eux ont diminué ou carrément cessé la mise en place pour éviter les pertes. « Le même processus pour l'œuf de consommation», ajoute-t-il. Toutefois, le président du Conseil national interprofessionnel de la filiale avicole exclut toute perte due aux grandes chaleurs de la saison estivale car souligne-t-il, «90% des aviculteurs disposent de bâtiments d'élevage conformes aux normes et dotés de toutes les commodités telles que la climatisation et le chauffage». Il assure ainsi que le marché connaîtra une stabilité des prix d'ici fin octobre à mi-novembre prochains. «Le poulet de chair sera cédé au consommateur entre 240 et 260 dinars et l'œuf de consommation coûtera entre 210 et 250 dinars le plateau de 30 unités», dit-il.