Moussa Touati n'a pas manqué de commenter les derniers propos de Ammar Saâdani, hier, lors d'une rencontre organisée avec les cadres de son parti en perspective des prochaines législatives. Le président du FNA estime que le SG du FLN a parlé de la sorte suite à une «instruction qui entre dans le cadre d'une stratégie». Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Répondant à des questions de journalistes au sujet des graves propos tenus par Ammar Saâdani ce mercredi, Moussa Touati a d'abord tenu à livrer son opinion au sujet du FLN qui «n'est pas un parti politique en lui-même», mais un «mouvement, une organisation créée en un temps et des circonstances précises qui ne sont plus de mise aujourd'hui». «Ce FLN devait normalement se retirer après avoir mené sa mission initiale, il devait normalement disparaître après l'indépendance, il aurait dû aller au musée, mais cela n'a pas été le cas (...) aucun des dirigeants qui se sont succédé à la tête de ce mouvement n'a, cependant, mené sa mission comme il le faut depuis l'indépendance. Le peuple a été trompé. Saâdani lui-même a dit nous sommes un appareil de parti.» Les graves accusations contre le général Médiène n'ont pas été livrées à l'opinion par le fait du hasard, «elles répondent, dit-il, à une instruction qu'il a reçue». «Laquelle ?» insistent les journalistes présents. «Nous le saurons dans peu de temps, car il est clair que quelque chose se prépare.» Le SG du FLN, doit-on le rappeler, avait promis de faire des révélations en fin de semaine, ce qu'il a fait avec grand fracas puisqu'il a accusé principalement l'ancien patron des services de renseignement (DRS) d'être à la tête des anciens officiers de la France et à l'origine des évènements de Ghardaïa et de Aïn Salah. Ammar Saâdani s'en est également pris violemment à Belkhadem, des représentants de l'opposition tels que Soufiane Djilali, l'ancien candidat à la présidentielle Nekkaz, ainsi que le groupe des 14 (G14), accusés de travailler pour le général Toufik pour tenter de déstabiliser le FLN et l'Algérie. «Ammar Saâdani a été absent quatre mois, poursuit le président du FNA, puis il revient avec un tel discours. Mais entretemps, tout le monde parle de ses réunions secrètes qui se sont déroulées au cours des derniers mois. En fait, on dit que ce sont des rencontres secrètes, mais elles ne le sont pas du tout puisque tout le monde est au courant de ce qui s'est passé et de ce qui se trame actuellement. » Moussa Touati est, une nouvelle fois, invité par la presse à donner plus de détails. «Oui, je veux bien parler de ces fameuses rencontres de Annaba et d'ailleurs qui se seraient tenues en présence de groupes influents préparant la succession à la tête de la présidence.» Enfin, et en présence des cadres de son parti, Moussa Touati a tenu à rappeler que son parti était arrivé en 4e position et non pas en 6e position au cours des dernières élections présidentielles mais que le résultat avait été trafiqué. «Ils ont fait croire qu'il y avait eu confusion entre le FNA et le FLN, ce qui est absurde. » Il a appelé l'assistance à faire preuve d'une plus grande vigilance et à se rapprocher «du peuple spolié de tous ses droits».