Le projet de réforme des retraites semble constituer une autre pomme de discorde entre le pouvoir et l'opposition, tous compartiments confondus, avec cette fois-ci l'implication de syndicats autonomes viscéralement opposés audit projet de loi, remettant en cause, selon eux, un «acquis social non négociable». Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Des entités syndicales brassant large dans la Fonction publique au point de rendre insignifiante la représentativité de la centrale syndicale, qui ne se sont pas contentées de la simple profession de foi. Elles ont, en effet, paralysé ou presque les établissements scolaires et ceux de la santé deux jours durant, avant-hier lundi et hier mardi, pour signifier on ne peut plus clairement leur refus de la suppression de la retraite anticipée et exiger leur association à l'élaboration dudit projet de loi. Une fronde qui a poussé, d'ailleurs, bien de députés du FLN à exprimer leurs réserves lors des débats engagés ces jours-ci au sein de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale (APN). Et le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en sait quelque chose, lui qui, dimanche dernier, a eu à vérifier son argumentaire basé sur la «nécessité de préserver les équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites» n'a pas eu l'assentiment de ses vis-à-vis députés. Surtout qu'il a imputé ces déséquilibres aux «départs anticipés à la retraite sans condition d'âge». Car pour ces derniers, à l'image de la députée du PT, Nadia Chouitem, les véritables raisons de ces déséquilibres de la CNR sont entre autres, «les 4 millions de travailleurs non déclarés, le manque de recouvrement et les fausses déclarations». Pour elle, le gouvernement, à travers ce projet, vise une autre compression «déguisée» et «masquée», cette fois, des effectifs, après «la première, imposée par le FMI durant la décennie 1990 du siècle dernier». Et d'étayer son propos par les «milliers de demandes de départs à la retraite du fait notamment dans l'éducation et la santé», expliquera Youcef Khababa, député du mouvement Nahda, du seuil fixé par le gouvernement au 31 décembre prochain comme ultime délai de la validité du départ à la retraite sans condition d'âge. Mais du côté des partis de l'allégeance, le son de cloche est tout autre. «On attendra l' évolution des débats et ce n'est qu'à ce moment-là que nous aurons à arrêter notre position finale», soutient le chargé à la communication du RND. Ceci même si Seddik Chihab affirme «qu'il y a une réalité que nous devons voir de face et ne pas adopter la politique de l'autruche». «A force de crainte quant à la remise en cause d'acquis, on risque de tout perdre. La Caisse nationale des retraites doit bien être alimentée par les travailleurs si l'on veut garantir sa pérennité», déclaret- il, exprimant l'espoir que la «lucidité finira par prévaloir et ne pas se tirer la balle. Nous au RND, nous sommes contre tout laxisme et nous sommes pour la rigueur dans la gestion des affaires publiques». Du côté du MPA que dirige Amara Benyounès, on ne s'embarrasse pas de précautions quant à apporter l'appui à ce projet de loi controversé. Cheikh Barbara, le porte-parole du parti affirme sans ambages que les «députés du MPA voteront pour ledit texte et ce, en droite ligne de notre soutien au programme du président de la République que le gouvernement exécute».