George Leekens est de retour à la barre technique des Verts. Le Belge, qui était le premier sélectionneur choisi par Raouraoua (Rabah Madjer qui avait travaillé avec l'actuel président de la FAF avait été installé par feu Omar Kezzal) a été officiellement désigné par Mohamed Raouraoua pour remplacer le Serbe Milovan Rajevac, démissionné le 11 octobre dernier au lendemain du nul concédé par l'EN, à Blida, face au Cameroun (qualifications africaines pour le Mondial 2018). La FAF joue au parfait contrepied ! Alors que tous les regards étaient figés sur la désignation d'un grand entraîneur, du moins un technicien de renommée mondiale, elle a consigné le retour d'un vieil entraîneur. George Leekens dont le CV se résume à deux passages à la tête de la Belgique qui était au creux de la vague(1997-1999 et 2010-2012) et deux aventures de courte durée avec l'Algérie(février 2003-juillet 2003) et la Tunisie(mars 2014- juin 2015) reprend les destinées techniques de l'EN algérienne pour un bail déterminé par les résultats immédiats de la sélection. C'est un contrat à durée déterminée qui a été concédé au désormais ex-entraîneur de Lokeren, dernier club entraîné par Leekens en Belgique. Un recrutement qui a fait réagir, faut-il remarquer. L'annonce du nom du sélectionneur qui allait succéder au Serbe Milovan Rajevac ayant consacré les discussions de café, de salons, des médias et de tous les réseaux sociaux. Une quinzaine de jours de franche folie où rumeurs, fausses pistes et entourloupes constituaient le menu fretin d'un peuple absorbé par le devenir de ses Verts. Le président de la FAF s'est fait un malin plaisir de mener tout son monde en bateau. Lui qui avait tout réglé bien avant de limoger Rajevac qu'il considérait comme une erreur de casting. De toute évidence, le piratage de la communication post-Rajevac avait pour objectif de dévier le débat sur le camouflet subi par le patron de la FAF dans le recrutement de son 14e coach à la tête des Verts. Un choix que personne parmi les membres du BF, qui ont cautionné jeudi le retour de Leekens, ne pouvaient contester encore, moins discuter. Alors qu'attendre de Leekens dont le premier passage à la barre technique du Club Algérie fut des plus discrets, sans éclat ? Les échéances à venir condamnent Leekens à réussir un bon tournoi africain au Gabon, la demi-finale à tout le moins, et à la qualification à la Coupe du monde en Russie. Sinon, au premier couac, le Belge reprendra ses bagages sans aucune indemnité. C'est un CDD (contrat à durée déterminée) qu'il a accepté de parapher pour un salaire garanti de 35.000 euros (la FTF lui offrait 10.000 de moins qu'il était en charge de ses Aigles de Carthage) et il assumera les conséquences. C'est le tiers de la somme que Raouraoua avait promis à l'autre Belge, Marc Wilmots, sans que ce dernier daigne au moins lui signifier une réponse positive. Wilmots a même enfreint aux règles de bienséance en préférant annoncer son refus par un simple e-mail. Pour le second postulant, le Français Rolland Courbis, la FAF qui était instruite de ne pas trop s'épancher sur la piste qui mène aux Français, n'aurait pas donné suite à cause d'exigences financières de l'ex-driver de l'USMA. Fin de l'épisode. Le «7» magique refait surface Leekens a déjà été intronisé à la tête des Verts en février 2003 en remplacement d'un staff emmené de Hamid Zouba. Ce staff qui avait succédé à Rabah Madjer, déchu par Raouraoua au lendemain du match Belgique- Algérie en mai 2002 à Bruxelles, a régné pendant 7 mois. C'est la durée de la «cohabitation» entre Mohamed Raouraoua, élu à la présidence de la FAF en novembre 2001, et Rabah Madjer démissionné en mai 2002. Et le chiffre 7 est également présent dans le CV de Leekens comme sélectionneur de l'EN Algérienne, en l'occurrence le nombre de matchs dirigés par le Belge à la barre technique des Verts qu'il a commencé à driver par un match amical à Annaba contre la ...Belgique (1-3). Leekens, affectueusement prononcé «lesquinze» par nombre d'Algériens, sera en définitive le 15e sélectionneur des Verts sous Mohamed Raouraoua. Son règne sera-t-il plus long et plus fructueux lors de ce second passage ? S'il arrive à bien négocier les....7 prochaines sorties officielles(le match du Nigeria et les six rencontres de la CAN-2017), il fera taire tous ses détracteurs, d'ici et d'ailleurs. Une histoire belge qui finira par un happy end ? «Long couteau» pour mâter les «brebis galeuses» Surnommé «Mac The Knife», littéralement «Long Couteau», George Leekens n'a rien exigé de la FAF sauf le respect de ses joueurs. Ce sera d'ailleurs le principal point au menu de la première rencontre qu'il aura avec les joueurs conviés au prochain stage programmé au CTN/FAF de Sidi Moussa. Un regroupement qui présidera au difficile déplacement de l'EN au Nigeria, duel que les camarades de Feghouli n'ont pas intérêt à mal négocier s'ils veulent éviter la terrible glissade. Avec Mansouri et Neghiz reconduits dans leurs fonctions d'adjoints ainsi que l'entraîneur des gardiens Mickael Bolly, George Leekens aura la lourde mission de redonner une âme à cette sélection gagnée par le doute au lendemain de son semi-échec devant le Cameroun. Leekens devra surtout chercher les dessous de cette fronde organisée à l'égard de son prédécesseur. Histoire d'échapper à leur vindicte mais aussi à comprendre quelle serait la solution idoine pour contenir la colère du vestiaire et des joueurs qui font banquette. «Long couteau» aura-t-il carte blanche pour mâter les «brebis galeuses» ou subira-t-il les mêmes interférences qui avaient irrité tous ceux qui sont venus après lui depuis 2003 ? S'il est impossible d'imaginer la FAF débarquer Leekens au lendemain du déplacement à Uyo, il est sûr que certains frondeurs, déjà confinés au banc au sein de leurs clubs, ne suivront pas Leekens durant l'aventure de Gabon 2017.