Depuis qu'il a pris en main la JSS, après avoir quitté le CSC, Karim Khouda n'a pas connu la défaite. Invaincue depuis quatre journées, avec deux victoires et deux nuls en déplacement, cette JSS revient en force, ce qui est de bon augure pour sa prochaine participation en Champions League. Retour sur ce bon parcours avec un jeune coach aux propos réalistes et intéressants. Le Soir d'Algérie : Après avoir drivé le CSC, vous voilà à la JSS, un retour gagnant puisque l'équipe est invaincue depuis votre arrivée... Karim Khouda : Oui, j'ai pris en main l'équipe de la Saoura avant le match contre la JSK que l'on a gagné par un but à zéro, puis on a fait match nul à Bel-Abbès, ensuite on a battu l'USMH et partagé les points avec le MCA. Comment avez-vous retrouvé cet effectif qui a un peu changé à l'intersaison ? J'ai eu la chance de retrouver plusieurs éléments que j'avais dirigés la saison dernière lorsque la JS Saoura avait terminé à la deuxième place du classement et, par conséquent, je n'étais pas dépaysé. Pourquoi avoir quitté la JSS à la fin de la saison pour y revenir en début de championnat ? J'avais des problèmes personnels et il fallait que je rentre en France pour les régler. Ensuite, en début de saison, je me suis retrouvé au chômage puisque la Saoura avait déjà pris contact avec un autre entraîneur et après j'ai pris en main le CSC. La JSS va disputer la Champions League pour la première fois de son histoire. Ce challenge vous fait-il peur ? Non, pas du tout. C'est du sport et le président du club avait la ferme volonté d'y participer. A partir de là, il faut accepter le challenge. Est-ce que vous pensez aller loin dans cette prestigieuse compétition africaine ? On veut, avant tout, apprendre. Bon, il y a plusieurs façons d'apprendre et j'espère la meilleure possible. Quelle est la meilleure façon d'apprendre pour vous ? On va y aller avec beaucoup d'humilité et essayer d'imposer notre football. On va représenter l'Algérie et il faudra s'en montrer digne. Est-ce que vous pensez déjà à vos débuts africains ? Non, pas tellement. Ce sont plutôt les dirigeants qui s'attellent à préparer cet événement. Est-ce que les rencontres de championnat peuvent être une répétition pour les joutes africaines ? Je dis toujours aux garçons que le plus dur, c'est de confirmer. La saison dernière, on a terminé deuxième et maintenant il faut s'en montrer digne. Cela demande beaucoup d'efforts et je crois que mes joueurs l'ont compris. On dit que le niveau africain a régressé et que celui de notre championnat est faible. Qu'en pensez-vous ? Le niveau africain a un peu baissé, mais notre championnat n'est pas faible. Regardez le parcours du Mob en Champions League, il est formidable et c'est un bon exemple pour nous. Auparavant, l'ESS a remporté le trophée et tout cela nous inspire. Pour en revenir au championnat, quel est votre objectif pour cette saison ? Confirmer le bon parcours de la saison dernière, tout simplement. Et faire mieux ? Faire mieux, c'est terminer premier et remporter le championnat. Moi, je dis confirmer, c'est-à-dire s'installer dans la première moitié du tableau. Allez-vous renforcer votre effectif lors du prochain mercato hivernal ? On y réfléchit. On a des profils de joueurs qui peuvent nous permettre de concilier à la fois le championnat et cette Coupe d'Afrique qui se profile à l'horizon. Mais c'est toujours au stade de la réflexion. Vous avez dirigé Mourad Meghni au CSC. Croyez-vous qu'il pourra retrouver son véritable niveau ? Avant de parler de son niveau, je dois dire que j'ai rencontré un garçon très attachant, un fils de bonne famille. Sur le plan du football, c'est vraiment un artiste, mais ce qui m'a impressionné chez lui, c'est son humilité et sa simplicité. Moi, je suis persuadé qu'il va apporter un plus au CSC au cours de ce championnat. Et que pourriez-vous dire de Zaïdi dont on dit qu'il est un bel espoir de notre football ? C'est un garçon animé d'une grande volonté que j'ai rarement vue. Il a traversé des moments difficiles, mais il est encore jeune et perfectible. Oui, on peut dire qu'il est un espoir de notre football. Pour l'EN, on a encore ramené un coach étranger. Qu'en dites-vous ? L'EN est composée de grands joueurs. A partir de là, il y a des ego à gérer. Est-ce que l'un des entraîneurs algériens est capable de le faire ? Il semblerait que ce n'est pas la voie choisie par le président de la FAF. Moi, ce que je constate, c'est qu'il y a de la qualité dans cette sélection nationale et j'espère que le nouvel entraîneur saura la mettre en valeur. Ce sont, pratiquement, les sélectionnés qui ont chassé Rajevac. Aujourd'hui, sont-ce les joueurs qui ont pris le pouvoir, comme le pense Luis Fernandez ? Non, personnellement, je travaille en collaboration avec les joueurs. Le diktat, c'est terminé, sans pour autant se soumettre. Pour vous, ni diktat, ni soumission ? Oui, vu que les joueurs ont une grande part dans les résultats. Il faut donc les guider et les orienter plutôt que de leur imposer des choix.