Chanteur au timbre de la voix et au style atypiques qui lui permettent de se singulariser dans le registre de la chanson chaâbi kabyle, Lounès Kheloui s'est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi, au CHU de Tizi-Ouzou où il a été pris en charge suite à une maladie des voies respiratoires. Celui que ses nombreux admirateurs qualifient de cheikh Lounès Kheloui a été accompagné par une foule nombreuse à sa dernière demeure, dans son village natal, Tadart Tamokrant, relevant de l'arch Ihasnaouène. Après la levée du corps qui a été effectuée dans son domicile de Tizi-Ouzou, le convoi mortuaire s'est ébranlé aux environs de onze heures vers Tadart Tamokrant (Ihasnaouène) où la dépouille du défunt chanteur a été placée sur la place centrale du village qui a été prise d'assaut, dès les premières heures de la matinée, par une foule impressionnante de citoyens venus de plusieurs villages de Kabylie pour un dernier hommage à l'artiste. Des représentants de partis politiques, plusieurs parlementaires et élus locaux dont le maire de la ville de Tizi-Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, ainsi que de nombreux artistes, à l'instar du chanteur et poète Lounis Aït Menguellet et les chanteuses Aldjia et Yasmina ont pris part aux funérailles. Côté officiel, le wali de Tizi-Ouzou et le MJS, Ould Ali L'Hadi ont tenu à être présents à la cérémonie funèbre qui s'est déroulée dans une ferveur populaire empreinte de beaucoup d'émotions. Né en 1950 à Tadart Tamokrant, fraction de arch Ihasnaouene, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Lounès Kheloui était un grand admirateur de cheikh El Hasnaoui dont il partage la même extraction villageoise. D'où son penchant pour le style chaâbi kabyle, registre artistique populaire dans lequel il a pu se distinguer depuis le début de sa carrière qui remonte à la fin des années 1970, se faisant remarquer par sa voix d'une hauteur et d'un tempo exceptionnels et une thématique d'inspiration populaire, célébrant l'amour et des préoccupations sociales et intimistes. Auteur, compositeur et interprète de la plupart de ses chansons, Lounis Kheloui a repris une chanson mythique de cheikh El Hasnaoua, Zrigh Udmim (j'ai vu ton visage), adapté en version flamenco rumba.