L'Intersyndicale s'est prononcée samedi sur un nouveau mouvement de grève de trois jours par semaine renouvelable. Le secteur de l'éducation est le secteur le plus touché par ce débrayage qui, lors du précédent mouvement, a paralysé les établissements scolaires avec un taux de suivi dépassant les 75%. Quel sera l'impact de la grève sur le calendrier scolaire ? Les syndicats autonomes rassurent que «si la situation n'empire pas», les cours perdus sont jusqu'à présent «récupérables». Dans le cas contraire, l'année scolaire est menacée, avertissent-ils. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La grève n'a pas encore atteint un seuil critique pour parler d'une année scolaire en péril. Cependant, si les enseignants mettent en exécution leur menace d'aller vers une grève illimitée, devant «l'entêtement» des pouvoirs publics à ne pas répondre à leur revendication, l'année scolaire sera en danger. Jusqu'à présent, les cours non dispensés, lors des quatre jours de grève du mois d'octobre derniers et ceux qui ne seront pas dispensés durant les six jours du prochain mouvement du 21 novembre prochain, sont récupérables, rassurent les syndicats. Cependant, les enseignants acceptent de rattraper les cours perdus en dehors des heures du travail à la seule condition de ne pas subir des ponctions sur le salaire des journées de grève. «Nous avons rattrapé dans le passé beaucoup plus que ça mais à l'époque, le ministère de l'Education a renoncé à faire des ponctions sur les salaires des grévistes. La loi certes stipule qu'une journée non travaillée est une journée non rémunérée mais nous ne travaillerons pas non plus si nous ne sommes pas payés», a déclaré Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest (Syndicat autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), qui estime que la ministre de l'Education s'est précipitée en décidant des ponctions sur les salaires des grévistes. D'ailleurs, selon le syndicaliste, la responsabilité de cette situation incombe aux pouvoirs publics seuls. «Comme dans toutes les grèves, l'impact de notre mouvement sur les cours et l'année scolaire est direct, nous souhaitons être appelés à une concertation et à un dialogue pour mettre fin à ce mouvement, car nous avons tiré la sonnette d'alarme depuis le mois de juin dernier sur le dossier de la retraite que nous avons jugé comme étant une décision hâtive mais nous avons eu droit qu'à du mépris de la part du gouvernement alors que s'il y avait eu un minimum de considération à l'égard des syndicats autonomes, on n'en serait pas arrivé là», a soutenu M. Meriane. Du retard sur l'année scolaire certes il y en a, atteste Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), mais la situation n'est pas encore critique, rassure-t-il. «En terme de connaissances, les élèves en auront moins cette année par rapport à ce que nous pouvons leur transmettre habituellement», a-t-il déclaré. Selon Idir Achour, si le gouvernement répond aux revendications des grévistes, il y a des techniques pédagogiques que les enseignants mettent en place pour récupérer les cours perdus. Dans le cas où les pouvoirs publics s'entêtent à fermer les portes du dialogue, dit-il, l'année scolaire sera malheureusement en péril. L'Intersyndicale a décidé d'aller vers une grève illimitée à partir du mois de décembre si le gouvernement n'entame pas des négociations sur le dossier de la retraite. La balle est donc dans le camp des pouvoirs publics.