«Une Dame chez Madame l'Afrique» restera encore deux jours à Alger. C'est le titre de l'exposition de peinture de l'artiste algérienne Farah Laddi à la basilique Notre-Dame-d'Afrique, ce lieu de culte chrétien appelé par les Algérois «Madame l'Afrique» ou encore «Lalla Mériem», un nom et un titre un peu l'équivalent de «Lady Marie». Farah Laddi est diplômée en écologie marine de l'Ecole supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral. Mais, tous les chemins mènent à l'art pour ceux et celles qui ont la passion. Aujourd'hui, elle est une artiste plasticienne autodidacte. Sa technique de prédilection est la peinture sur verre inversé. Sa méthode de travail est originale. L'artiste peint d'abord son œuvre sur un support en papier. Elle se met ensuite derrière le support en verre, puis commence à (re) peindre comme on dit «à l'envers », le tableau sur papier posé devant elle. Les étapes, elles aussi, sont inversées. Ainsi, les détails sont réalisés en premier. Viendront, ensuite, les aplats puis le fond. Ce n'est pas fini ! Farah Laddi après avoir réalisé à environ 80% son œuvre «à l'envers», le met «à l'endroit» et peint les dernières «finitions». Le résultat est resplendissant de lumières. Farah Laddi, qui a déjà animé un grand nombre d'expositions, voyage beaucoup à travers l'Algérie. Ces voyages sont, pour elle, une source intarissable d'inspiration, surtout dans le domaine du patrimoine historique et architectural. «Ainsi, elle nous fait entrer dans un monde où la poésie s'expose au gré des couleurs de nos vestiges historiques et de notre patrimoine culturel. Ses œuvres se veulent hymne d'espoir pour une terre féconde, une invitation à voir une beauté singulière et un clin d'œil pour ne pas oublier un passé qui continue de nous enchanter», écrit Anselme Tarpaga, pb, recteur de la Basilique Notre-Dame d'Afrique, dans la présentation de l'exposition «Une Dame chez Madame l'Afrique». Farah Laddi, la diplômée en écologie marine n'a pas vraiment oublié la mer à laquelle elle a déjà consacré, en 2010, l'exposition «Ô verre marin» au Café littéraire «L'Ile Lettrée» à Alger. «Le verre c'est comme une eau qui s'est solidifiée, tandis que l'eau est comparable à du verre qui s'est liquéfié», explique-t-elle. Les effets optiques de l'eau et du verre, en outre, se ressemblent. La peinture sur verre est ainsi, pour elle, une sorte de continuité de sa relation «transparente» avec la mer qu'elle aime beaucoup. «Cette «Dame chez Madame l'Afrique», nous chuchote que l'art rassemble ce que le vent disperse : le pollen, l'arôme et la communion des âmes», écrit encore le recteur de la Basilique d'Alger. L'expo de Farah Laddi ouverte jusqu'au 13 novembre 2016 ainsi que son thème entrent dans le cadre des objectifs de la Basilique de «s'ouvrir sur la richesse culturelle algérienne et valoriser sa production artistique contemporaine.»