Le verdict du procès des cadres de l'Onec (Office national des examens et concours) sera connu ce 21 novembre. C'est ce qu'a indiqué la présidente de la cinquième chambre du tribunal correctionnel de Sidi M'hamed, après un procès qui a duré plus de dix heures. Avant de lever la séance, les avocats de la défense se sont succédé à la barre pour tenter de battre en brèche le réquisitoire. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C'est une journée mouvementée que celle qu'a vécue, jeudi dernier, le tribunal de Sidi M'hamed. Le jugement de l'affaire des cadres de l'Onec, dans laquelle quatre personnes sont poursuivies pour ce qui est appelé le «scandale des fuites du baccalauréat 2016» était riche en émotions mais aussi en rebondissements. Toutefois, la question qui reste posée est celle de savoir d'où sont parties ces fuites des sujets du baccalauréat de juin 2016. Le procureur de la République, qui a requis des peines de 4 à 7 ans de prison ferme à l'encontre des quatre mis en cause, n'a avancé aucun argument pour justifier ses demandes. En dix minutes, il a expédié son réquisitoire en se référant exclusivement aux P-V de la police judiciaire et de l'instruction. Mais avant de faire ses demandes, le représentant du ministère public, s'adressant à l'assistance mais aussi aux quatre mis en cause, a déclaré : «Nous sommes là pour faire éclater la vérité et dans cette affaire, c'est la dignité et la réputation de notre pays qui ont été touchées.» Et de terminer son intervention en faisant l'éloge de la présidente d'audience pour «son respect de la loi». Applaudissements dans la salle. Signe d'un début d'apaisement qui n'a duré que deux minutes. En effet, des femmes éclatent en sanglots lorsque ce même magistrat fait son réquisitoire. L'émotion était à son comble. Il a fallu l'intervention des agents de police et des proches des femmes pour que le calme revienne dans la salle. L'audition des trois cadres de l'Onec a constitué un autre moment fort. Le témoignage de l'ex- directeur général ou encore l'intervention de l'ex-inspecteur de physique, M. Nadjib Yaïche, ont plongé la salle dans une consternation totale. Le procureur de la République et même la présidente d'audience arrivaient difficilement à retenir leurs émotions. «Cette accusation me torture profondément. J'étais à deux mois de mon départ à la retraite et après 31 ans de loyaux services envers mon secteur, je me retrouve derrière les barreaux, entre quatre murs, privé de ma liberté. Dans cette histoire de fuite, mes collègues et moi-même sommes loin de toutes ces accusations», conclut l'ex-inspecteur de physique de l'éducation nationale. De tous les intervenants, seul l'agent A. Abdelkrim a reconnu avoir dissimulé des sujets de physique. Pris en flagrant délit par la caméra de surveillance, le mis en cause a reconnu les faits qui lui ont été reprochés par la justice, mais il dira qu'il «ne les a jamais fait sortir». Les plaidoiries de la défense, à l'image de celles des avocats Hadj Nacer et Bouchachi, ont mis en avant «l'inexistence de preuve» ou «d'indice prouvant que la fuite provenait du centre de Kouba». Ils se sont interrogés si les «cadres de l'Onec n'ont pas payé pour les autres, s'ils ne sont pas des boucs émissaires». «Même la ministre de l'Education nationale a reconnu que ces personnes n'ont rien à voir. Qui avait intérêt à bâcler l'instruction et pourquoi n'a-t-on pas approfondi l'enquête et l'élargir aux 365 centres de l'Onec ? Des questions parmi tant d'autres que la défense a soulevées. Enfin, les avocats ont plaidé la relaxe pure et simple.