Les cadres de l'Onec (Office national des examens et concours) poursuivis dans l'affaire du scandale de la fuite des sujets du bac de juin dernier seront appelés aujourd'hui à répondre de leurs chefs d'inculpation devant le magistrat du pôle judiciaire spécialisé du centre. Au nombre de quatre personnes, les mis en cause actuellement en détention provisoire verront leur défense assurée par une dizaine d'avocats. Ces derniers se sont d'ailleurs déclarés optimistes quant à l'issue du procès. L'avocat de Nadjib Yaïche, inspecteur de l'éducation nationale avait soutenu il y a un mois «qu'il n'y a aucune preuve matérielle qui établit l'implication des cadres de l'Onec et que ces cadres n'ont pas le mobile pour commettre un tel forfait». Et d'ajouter : «Les enquêteurs n'ont fait que des constatations mais, ils ne les ont pas accusés directement». Les cadres de l'Onec, faut-il le rappeler, sont poursuivis pour abus de fonction, divulgation de secrets et délit de coalition. «Nous n'avons pas voulu intervenir dans le débat au mois de juin pour laisser cette session extraordinaire se dérouler dans le calme justement », a déclaré Me Mostefa Bouchachi. Mais, a-t-il souligné, «nous ne pouvons pas continuer à admettre cette détention qui ne se base sur aucune preuve». Lors d'une conférence de presse tenue en septembre dernier, il dira que Nadjib Yaïche et ses trois autres collègues n'étaient que des «boucs émissaires» pour «calmer l'opinion publique et lui redonner confiance». «La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit a déclaré, cela fait trois jours que l'Onec n'avait aucune relation avec les fuites. En fait, il existe plus de 300 centres à travers le pays. Ces fuites pouvaient provenir de plusieurs endroits», a argumenté Me Mostefa Bouchachi qui estime que les poursuites ont été faites «dans la précipitation ». Et de déplorer : «Ces cadres sont des responsables au sein de cet organisme et leur inculpation donne un mauvais signal aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Le fait de les présenter comme des traîtres ne manquerait pas d'ébranler la confiance dans les institutions du pays. En tout cas, c'est injuste pour des cadres qui ont fait preuve d'intégrité et de loyauté durant de longues années passées au service de l'éducation nationale.»