"...D�s l'�ge de quinze ans, refusant l'oppression coloniale et br�lant de se battre pour l'ind�pendance, il adh�re au Parti populaire alg�rien (PPA), alors interdit, de Messali Hadj. En mai 1945, au moment des massacres perp�tr�s dans le Constantinois par les troupes coloniales, il est arr�t�. Il d�couvre alors, en m�me temps que son ami de jeunesse, Kateb Yacine, retrouv� plus tard � la r�daction d' Alger r�publicain, la prison et les camps, le m�pris des gardiens, les insultes et les coups. Apr�s une ann�e d'�tudes � l'Universit� arabe de Tunis (Zitouna), il commence une nouvelle vie — celle de clandestin permanent — partag�e avec des hommes dont les noms, Larbi Ben M'hidi, Mourad Didouche, Abbane Ramdane, Zighout Youcef, symbolisent aujourd'hui, pour les Alg�riens, l'h�ro�sme du combat pour la libert�. En 1950, Benzine est int�gr� � la direction de la F�d�ration de France du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libert�s d�mocratiques et version l�gale du PPA) o� il est charg� des affaires sociales. �lu en tant que repr�sentant alg�rien � la direction de l'union d�partementale des syndicats CGT de la r�gion parisienne, il participe aux travaux de la commission administrative, aux c�t�s de dirigeants comme Beno�t Frachon, Eug�ne H�naff, Andr� Tollet et Henri Krasucki. C'est avec eux et parmi les travailleurs fran�ais qu'il apprend ce que sont la lutte de classe et la solidarit� ouvri�re, une solidarit� qui d�passe les fronti�res et promet la naissance d'un monde nouveau et fraternel. Conquis par l'id�al communiste, Benzine rompt avec Messali et, de retour en Alg�rie, adh�re au PCA o� il milite avec les dockers de la cellule du port. Apr�s l'interdiction d' Alger r�publicain, il rejoint le maquis et l'Arm�e de lib�ration nationale. Fait prisonnier par l'arm�e fran�aise, il conna�t les cachots de la prison de Lamb�se et les sinistres camps "sp�ciaux" qu'il d�crira dans ses livres, Lamb�seet Le Camp, puissants et poignants t�moignages. L'ind�pendance proclam�e, il reprend, cette fois comme r�dacteur en chef, sa place dans Alger r�publicain devenu, de tr�s loin, le plus grand quotidien du pays, jusqu'au moment o� le coup d'�tat de juin 1965 interdira sa publication. Une fois de plus, Benzine, comme ses camarades du PCA — qui deviendra le PAGS (Parti de l'avant-garde socialiste) puis PADS (Parti alg�rien de la d�mocratie et du socialisme) — et comme d'autres militants venus du FLN, affronte la dure vie de la clandestinit�. Il faudra attendre d�cembre 1989 — pr�s de vingt-cinq ans ! — pour que le journal reparaisse. Mais la libert� de ton d'Alger r�publicain reprenant sous sa direction, avec une nouvelle �quipe, le combat pour la d�fense des acquis sociaux de l'ind�pendance, face � la corruption, � l'intol�rance et aux crimes de l'int�grisme, dressera contre lui toutes les forces hostiles � la d�mocratie et au progr�s et imposera � nouveau le silence au journal � partir d'avril 1994. Cependant, peu de temps avant de mourir, en ces temps d'angoisse devant la guerre mena�ante et l'agressivit� imp�rialiste, Benzine aura connu l'ultime joie d'apprendre que des militants plus jeunes, inspir�s par la m�me soif de v�rit�, de justice, de fraternit� et de paix qui, sa vie durant, guida son action, veulent reprendre le flambeau." H. A. Extrait de l'article paru dans l'�dition de l'Humanit� du 10 mars 2003