Par Kader Bakou Comment expliquer que les spectacles à l'Opéra d'Alger, malgré les prix «excessivement chers», se déroulent toujours dans une salle comble ? L'opéra Boualem-Bessaïh est situé à Ouled Fayet, un quartier résidentiel, jusqu'à très récemment sans salles de spectacle ni structures culturelles. Il y a deux manières de voir les choses. Pour certains, il faut baisser le prix des billets d'accès aux spectacles de l'Opéra d'Alger afin de le rendre accessible au «prolétariat» et briser ainsi le monopole de «la bourgeoisie» sur les spectacles de qualité. Pour d'autres, au contraire, c'est «la bourgeoisie» qui est privée de salles, donc de spectacles, car «les prolétaires» ont à leur disposition et dans leurs quartiers, de grandes salles comme l'Atlas à Bab-El-Oued ou Ibn-Khaldoun, à deux pas de La Casbah et qui accueillent des concerts de raï, de rap, de chaâbi... Dans le domaine artistique comme dans dans d'autres, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. La loi du marché artistique, elle aussi, obéit très souvent à la loi de l'offre et de la demande. K. B.