La pénurie du lait en sachet se poursuit à Alger. Les longues files d'attente devant les épiceries en témoignent. Les distributeurs du lait en sachet d'Alger-centre évoquent une réduction sensible de leurs quotas. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La pénurie du lait en sachet persiste dans la capitale depuis près de trois semaines. Aucun quartier n'a été épargné. Les Algérois endurent pour trouver ce produit. Pourtant, l'Onil (Office national interprofessionnel du lait) est bien déterminé à soutenir qu'il n'y aucune pénurie. Selon son directeur général, les laiteries publiques et privées bénéficient régulièrement de leurs quotas de poudre du lait. Sur le terrain, la réalité est toute autre. Le lait en sachet est devenu une denrée rare. Désormais, les consommateurs sont convaincus qu'il faut se lever très tôt pour trouver du lait. Les épiciers constatent une baisse de leur quota de caisses de lait en sachet. C'est ce qu'affirme le gérant d'une épicerie à Sidi M'hamed à Alger. «Mon quota de 400 caisses de dix sachets de lait a été considérablement réduit depuis le début de la pénurie. Aujourd'hui, on ne me livre que 160 caisses», souligne-t-il. Même son de cloche chez les distributeurs du lait en sachet. «Mon quota initial est de 650 caisses. Aujourd'hui, je n'ai droit qu'à 150 caisses de lait», assure Smaïl, distributeur de lait à Alger. D'ailleurs, poursuit-il, «même des laiteries privées dont l'apport est de 20 à 30% ont diminué leurs quotas et ne distribuent plus la même quantité». Toutefois, il accuse Colaital de Birkhadem de «mauvaise gestion». «Il y a un sérieux problème de répartition des quotas des caisses de lait. La répartition se fait de manière anarchique notamment dans les quartiers populaires et très fréquentés», dit-il. Il cite ainsi l'exemple des quartiers de Belouizdad et de Sidi M'hamed qui, selon lui, sont les plus touchés par cette pénurie. «Ce sont des quartiers dont la densité de la population est très importante sans oublier tous ceux qui passent par ces quartiers pour travailler et s'approvisionner par la même occasion», explique-t-il. L'Association de la protection et de l'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) s'interdit de son côté, de contredire les déclarations du ministère de l'Agriculture qui assure que la crise du lait en sachet est «préfabriquée». «Mais qui a provoqué cette crise ? s'interroge le Dr Mustapha Zebdi, avant d'ajouter : «Nous voulons savoir qui l'a provoquée car dans le cas contraire, la crise se poursuivra.»