Cette édition 2016 se déroule dans des conditions financières particulières, après une réduction budgétaire d'environ 90%. Ainsi, de 50 millions de DA. en 2015, le budget du festival est descendu à 5 millions de DA, obligeant les organisateurs à «impliquer financièrement» les théâtres régionaux participant au festival. Du monde et une animation inhabituelle aux abords du square Port-Saïd et des airs de musique berbéro-celtique ! C'est le signe que le Festival national du théâtre professionnel est de retour. Ce 11e Festival national du théâtre professionnel (FNTP) s'est ouvert mercredi soir au Théâtre national algérien Mahieddine- Bachtarzi à Alger, avec une représentation de la pièce El Iskafia (La Savetière prodigieuse), une production du Théâtre régional de Skikda, mise en scène par Aïssa Djekati, d'après l'œuvre du poète et dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca. 17 pièces, représentant 15 théâtres régionaux et deux associations culturelles, figurent au programme de la compétition officielle de ce 11e FNTP qui se déroule dans des conditions financières particulières après une réduction budgétaire de 90%. Ainsi, de 50 millions de DA en 2015, le budget du festival est descendu à 5 millions de DA, obligeant les organisateurs à «impliquer financièrement» les théâtres régionaux participants, a indiqué le commissaire du festival Mohamed Yahiaoui. Lors de la cérémonie d'ouverture, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a réitéré le «soutien» de son département à la production théâtrale, tout en précisant qu'il était «difficile de financer 100% de la production et de l'activité culturelle sur les deniers publics», étant donné «la situation économique actuelle». Au cours de cette édition 2016, les organisateurs ont été ainsi contraints d'annuler nombre de spectacles de rue, spectacles musicaux, atelier de formation et activités annexes. Le ministre a, en clair, assuré les hommes de théâtre du «soutien» de son département à la création théâtrale, en choisissant les œuvres de qualité «les moins coûteuses», dans les «limites de la situation économique actuelle qui ne permet pas à l'Etat de financer toutes les productions». Jeudi soir, c'était le tour du Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou de présenter sa pièce Boulemhayen, écrite et mise en scène par le comédien et dramaturge Mohamed Adar. C'est, d'ailleurs, l'une des rares œuvres écrites par un auteur algérien en lice dans la compétition officielle de cette édition du Festival national du théâtre professionnel. Durant la même soirée, le Théâtre régional de Guelma a présenté la pièce Shaka Zulu, mise en scène par Ali Djebbara et adaptée de l'œuvre Le professeur Taranne»du dramaturge français Arthur Adamov (1908-1970). Hier vendredi, le public avait rendez-vous avec, respectivement, le Théâtre régional de Saïda et sa pièce Moussoussarama, mise en scène par Chawki Bouzid, et avec le Théâtre régional de Mascara et sa pièce Carte Postale, mise en scène par Chalabi Kada. Ce soir samedi, à l'affiche du TNA, figurent Othello de l'association Nawaris, adaptée de la célèbre œuvre de William Shakespeare ainsi que L'Empereur d'après Les Justes d'Albert Camus, produite par le Théâtre régional de Souk Ahras (mise en scène de Mohamed Derbal). Les spectacles en compétition se poursuivront jusqu'au 2 décembre à raison de deux spectacles par jour. Trois rencontres thématiques et quatre spectacles hors compétition, programmés à la salle Echabab, ex-Casino, figurent également au programme de cette 11e édition du Festival national du théâtre professionnel d'Alger.