La guerre médiatique se poursuit entre Omar Ghrib et ses pairs du CA/SSA Le Doyen. Après le communiqué annonçant la limitation des pouvoirs du responsable de la section football, ce dernier «convoquera» une conférence de presse durant laquelle il exhibera ses «preuves». Cette sortie publique du DG de la SSA fera à nouveau réagir les membres de la société sportive qui ont, à l'issue d'une seconde réunion d'urgence, adressé un avertissement à Omar Ghrib le menaçant, par ailleurs, de mettre fin «immédiatement» à ses fonctions. Dans un communiqué (le second en un peu plus de 24 heures) le CA de la SSA/Le Doyen a qualifié la sortie médiatique de Ghrib, mercredi après-midi, d'un manquement à l'obligation de réserve qui risque d'induire une sanction immédiate du responsable du club algérois. Le CA/SSA invoque un «cas de non-respect des dispositions» pour justifier cet avertissement infligé à Ghrib désormais sommé de se retenir «contre toute déclaration à faire sur Sonatrach (ndlr, actionnaire majoritaire du club) ainsi que sur l'administration et la gestion de la SSA-MCA», précise le document signé Saïd Laadj. Cette «mise au point» apporte la preuve que quelque chose s'était passée après le point de presse de Ghrib. Ce dernier est toujours traité comme étant le DG du MCA, poste qu'il occupe depuis le 14 avril dernier. Soit quelques jours après la grâce accordée par la FAF après sa suspension à vie de toute activité liée au football et ce, suite à l'incident protocolaire intervenu à l'issue de la finale de la Coupe d'Algérie 2013 entre l'USMA et le MCA (1-0). Omar Ghrib qui s'est agité dans tous les sens après les informations qui avançaient la fin de son règne à la tête du club de la capitale semble avoir obtenu une nouvelle grâce de la part de ses mentors. Ces derniers ne semblent pas contrôler un personnage dont les faits et gestes, d'une gravité insoupçonnée, sont passibles de prison. Et pour ce faire, les rapports de la sécurité concernant le déroulement du derby CRB-MCA, samedi passé au stade du 5-Juillet, apportent leur lot de révélations sur la gestion, par Omar Ghrib, des affaires du Mouloudia d'Alger. La justice et les instances sportives inactives ? Dans une conférence animée le même jour par les responsables de la Sûreté de la wilaya d'Alger, le commissaire-divisionnaire M. Mohamed Filali a révélé que les 97 stadiers chargés par le club dirigé par Omar Ghrib sont des repris de justice. L'un d'entre eux est accusé d'avoir facilité l'introduction de l'arsenal de jeux pyrotechniques (fumigène et signal) au stade du 5-Juillet lors du derby CRB-MCA avec la complicité d'un agent de l'OCO Mohamed-Boudiaf. Une telle révélation est restée sans suite alors qu'elle devait impliquer d'inévitables poursuites judiciaires. La justice a, en effet, toute latitude de savoir qui a «recruté» ces stadiers d'infortune et sur la base de quels critères. S'il est vrai qu'un repris de justice n'est pas forcément exclu d'exercer un travail, l'implication de certains parmi les 97 personnes chargées par la direction du MCA de veiller au bon déroulement de la rencontre est avérée. Et des sanctions à l'encontre de «leurs employeurs» évidentes. Sur un autre registre, le fantasque dirigeant du MCA a, de nouveau, défié les instances du football. Ses déclarations, mercredi, à propos des dépenses qu'il a consenties lors du mercato estival devraient faire réagir aussi bien la FAF que la LFP qui avaient, avant l'entame du championnat, rappelé l'interdiction faite aux clubs de verser des avances à leurs nouvelles recrues. Or, lors de sa conférence, Omar Ghrib a solennellement reconnu avoir «cédé à la loi du marché» en avançant «deux à trois mensualités» aux joueurs recrutés, une dizaine, lors du mercato d'été. «Le paiement de plus d'un salaire par mois, tel que fixé dans le contrat, est strictement interdit. Le club qui ne respectera pas cette importante disposition sera sanctionné conformément au cahier des charges et au règlement du football professionnel», stipule la réglementation votée au niveau du BF de la FAF. Ghrib, et d'autres présidents de clubs professionnels, est-il au-dessus de la loi ?