Les nouvelles mesures pour le développement économique de la wilaya de Annaba étaient au menu des participants à la première conférence sur l'invetissement local. Organisée par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) «Seybouse» en collaboration avec l'université Badji-Mokhtar de Annaba. L'importance de cette rencontre sur un thème aussi important que le développement économique a été mise en exergue par les nombreuses interventions des responsables locaux, experts et universitaires. A l'image de celle du secrétaire général de la wilaya, Taoufik Mezhoud, qui a souligné la nécessité de multiplier les initiatives de création d'activités diversifiées. «Nous ne serons jamais indépendants si on devait poursuivre le cycle des importations. Mis en confiance, l'Algérien est en mesure de réaliser des miracles. Je réitère aujourd'hui la disponibilité de l'Etat à encourager l'investissement créateur d'emplois et de richesses», a-t-il conclu son intervention. Ce constat a pratiquement fait l'unanimité auprès des autres intervenants. Notamment le recteur de l'université Ammar-Haïahem. Il s'est quelque peu attardé sur les opportunités d'investissement dans la wilaya d'Annaba. Il a estimé que les créneaux porteurs existent tels que le tourisme cultuel dont l'un des pères de l'Eglise romaine St Augustin est natif de Tagaste (Souk-Ahras). C'est une idée d'investissement qui mérite une prospection tout autant d'ailleurs que de nombreux autres secteurs d'activités économiques. «Si on n'investit pas aujourd'hui dans la production, demain il sera trop tard, les entreprises étrangères le feront à votre place et avec des produits moins chers. Ouverture des frontières, OMC oblige. L'université sera toujours à vos côtés pour apporter sa contribution technique et scientifique au développement des entreprises et des investissements ». Les balises étant ainsi mises et les axes des interventions bien définis dans le cadre du thème de la manifestation, c'est au Pr Chettab Nadia de se lancer dans la vision de ce qu'elle a estimé être «Annaba, une wilaya en pleine reconversion». Claire, précise, rigoureuse dans son approche de la question, pragmatique dans sa démarche, cette enseignante universitaire s'est distinguée par des clarifications sur tout ce qui a trait à l'investissement dans un cadre de reconversion. C'est d'ailleurs ce qu'elle souligne lorqu'elle cite l'important potentiel existant dans la wilaya de Annaba qui, selon elle, a connu sa reconversion depuis près de deux années. Mme Chettab a, dans ce sens, cité la réalisation d'une nouvelle aérogare et celle de l'hôtel Sheraton, d'un viaduc, le dragage du port, le pôle urbain de Draâ Errich, l'Epic Annaba propre, la lutte contre l'informel. Dans le domaine de la santé, l'intervenante a affirmé que Annaba s'est enrichie d'un centre anti-cancer, d'urgences médicales et la réalisation d'un établissement de chirurgie cardio-pédiatrique, (un CHU) qui va être lancé. Elle n'a pas manqué, cependant, de dénoncer un tissu économique fragmenté, des PME fragiles et éparpillées à travers plusieurs communes de la wilaya. Prenant pour base les statistiques émises par l'Andi, la même intervenante a indiqué que 187 projets dont 4 IDE ont été enregistrés courant 2015 alors qu'en octobre 2016, ils étaient à 130 dont 4 IDE. «Les investissements en question ont ciblé les secteurs des transports et services mais très peu d'industrie. Quant au BTP habituellement ciblé, il a perdu du terrain cette année en chutant de 50% pour cause de réduction de l'offre publique» a-t-elle fait savoir. Ce sont le créneau des incubateurs, l'accès au foncier, aux finances, les relations avec l'administration et l'importance du capital humain qui constituent les points d'intervention du directeur général de l'IVPME Mohamed Chiahi. «Voir grand, commencer petit et aller vite» devait-il résumer concernant la stratégie de toute réussite. Il devait s'attarder sur de nombreuses causes à l'origine de la frilosité des investisseurs quant à s'intéresser à la région de Annaba. Attendue, l'intervention de Youcef Benabdallah l'était. Ce professeur à l'ENSSA d'Alger devait aborder l'investissement et le financement local : «Comment mobiliser la fiscalité locale à travers l'ensemble de la wilaya», dira-t-il à brûle-pourpoint avant de se lancer dans des explications sur le développement local, la gouvernance et la stratégie de réaction face à la baisse du prix des hydrocarbures. Selon lui, cette situation impose au privé de prendre le relais quand l'Etat ne peut plus intervenir. Avant de ponctuer son intervention, Benabdallah a qualifié la loi 51/49 de tabou estimant que son maintien est incompatible avec nos aspirations d'attirer un plus grand nombre d'IDE.