La crise gravissime qui couve au FFS risque de connaître, après-demain samedi, un épisode clé, avec la comparution devant la commission de médiation et de règlement des conflits du parti, d'un membre de l'instance présidentielle du vieux front, rien moins que cela. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Il s'agit, en effet, de Rachid Halet, ce vieux membre du fameux groupe de Tizi-Ouzou, ayant piloté la liste du parti aux élections législatives de mai 2012. Il est reproché à ce vieux militant «d'agir contre les intérêts du parti» en témoignant à «contresens de ce que le défunt chef charismatique du front a affirmé à propos de la proposition du poste de président de la République que lui a faite le général à la retraite, Khaled Nezzar alors ministre de la Défense, en contrepartie de son soutien au coup d'Etat de janvier 1992», soutient une source très au fait de ce qui se trame au plus haut niveau du doyen des partis de l'opposition. Selon cette dernière, ces «chefs d'inculpation» ne sont «qu'un habillage» pour couvrir l'éviction de Halet auquel on reproche également sa «sortie médiatique de Tizi-Ouzou, en marge d'un meeting du parti, qui constitue l'ultime rempart contre la normalisation en cours du parti». Pour notre source, le «groupe qui prend en otage» l'appareil du parti veut faire vite en excluant «ce membre encombrant avant la session du conseil national prévue le week-end prochain au cours de laquelle la question des élections législatives sera abordée». Autrement dit, ajoute-t-elle, ce «cabinet noir qui agit désormais à visage découvert ne veut surtout pas que Halet soit de cette session à défaut de compromettre sa mainmise sur la commission de préparation des prochaines législatives». Comme pour signifier que le sort du député de Tizi-ouzou et membre du présidium du parti semble «bel et bien scellé à moins d'un revirement de situation de toute dernière minute». Un revirement qui viendrait peut-être d'un «possible arbitrage» de celui que l'on présente comme la tête pensante du parti, Mohamed-Amokrane Chérifi, qui a observé une certaine «neutralité» entre les deux camps avant de pencher quelque peu vers celui mené par le duo Laskri-Baloul. Pour notre source, Halet, qui n'a déjà pas répondu à une précédente convocation de cette commission de médiation et de règlement des conflits, ne se présentera pas ce samedi encore. Reste à savoir la réaction de celui-ci qui, pour le moment, se fait discret, tout comme le sénateur Moussa Tamardataza, dont les activités organiques ont été gelées pour une «histoire d'avoir fait partie d'une délégation parlementaire en France sans l'aval de la direction du parti». Une situation similaire qui concerne également un député de Béjaïa sauf que celui-ci semble bénéficier, selon toujours notre source, de «circonstances atténuantes» au vu de son «statut de fédéral de la ville des Hammadites, la plus forte des fédérations du parti». Car pour notre source, Halet a un «argument en béton à faire valoir, lui qui a été élu sur une liste unique de cinq membres par les congressistes lors du dernier congrès, ne peut, à ce titre, être destitué que lors du prochain congrès, extraordinaire ou ordinaire, prévu celui-ci en 2018».