Le tribunal criminel de S�tif, dans son audience du 14 mars, a jug� l'affaire de meurtre avec pr�m�ditation dont a �t� victime Koussa Abdelhamid, un agent de police. Son assassinat, il y a trois ans, par sa femme et des membres de sa famille a jet� l'�moi et provoqu� la consternation dans la capitale des Hauts-Plateaux. Les faits de ce crime abominable et macabre remontent, selon l'arr�t de renvoi de la chambre d'accusation de S�tif, au 26 novembre 2001, lorsque le secr�tariat du service de l'ordre public de la S�ret� de wilaya de S�tif, a constat� l'absence inhabituelle de l'agent Koussa Abdelhamid, et ce, depuis deux jours. Chose qui a intrigu� ses coll�gues du fait de son s�rieux et de son assiduit�. Ces derniers se d�placeront chez lui pour s'enqu�rir de la situation, mais son appartement �tait ferm�. Les policiers ont vite compris qu'un malheur est survenu � leur coll�gue et sa famille. "Ils sont morts asphyxi�s par le gaz", se sont imagin�s les policiers. Les �l�ments de la Protection civile seront vite alert�s, et parviendront � p�n�trer dans l'appartement en passant par celui des voisins. Rejoints par les policiers, les agents de la Protection civile trouveront la maison vide, sauf le cadavre d'Abdelhamid gisant dans une mare de sang, les mains menott�es par derri�re, les pieds ligot�s, et le visage envelopp� compl�tement avec du papier adh�sif et des sacs en plastique. Les enqu�teurs d�couvriront trois feuilles de papier entrepos�es dans l'appartement sur lesquelles �taient �crites avec un style pu�ril des expressions terroristes. L'enqu�te confi�e � la brigade judiciaire d�marrera sur les chapeaux de roues. La th�se du crime terroriste est vite �cart�e par la police qui penchera pour un crime commis par un proche parent. D�s lors, les policiers se mettent � la recherche de la famille de la victime compos�e de sa femme et de ses quatre enfants. Le 28 novembre, soit deux jours apr�s la d�couverte du corps de K. Abdelhamid, les policiers parviendront � localiser dans la wilaya de Mila, la femme du d�funt accompagn�e de sa fille �g�e, de 15 ans et de sa ni�ce B. Dahbia. Transf�r�es � S�tif pour interrogatoire, elles affirmeront qu'elles ont �t� enlev�es par un groupe terroriste qui a investi leur domicile et tu� Abdelhamid. Un sc�nario qui ne tient pas la route, et ne peut induire en erreur les enqu�teurs. Ces derniers mettront la pression sur l'�pouse B. Djouhra qui se mettra � table et avouera son crime. En effet, dans la journ�e du 24 novembre 2001, Djouhra charge sa ni�ce Dahbia de lui acheter une herbe m�dicinale (le sikrane) qui est un puissant somnif�re. Les deux femmes se chargeront de moudre et de filtrer cette herbe, et la verseront dans le plat de "chorba" que prendra plus tard Abdelhamid. L'heure du f'tour a sonn�. Le malheureux Abdelhamid ne se doutant de rien, rompt son je�ne avec la "chorba" empoisonn�e. Apr�s quelques minutes, le malheureux sera pris d'�tourdissements et d'une violente crise d'estomac. Il vomira � plusieurs reprises. C'est ce moment-l� que choisira sa femme Djouhra pour se d�barrasser une fois pour toutes de son encombrant mari. Elle sera aid�e par sa propre fille Im�ne, sa ni�ce Dahbia et de son neveu et en m�me temps amant Abderrahmane. Ainsi, la victime �tourdie et fatigu�e aura les mains menott�es avec ses propres menottes, les pieds ligot�s, et le visage couvert de bandes adh�sives et de sac en plastique. Le malheureux commence � suffoquer. A cet instant, sa fille Im�ne et pour acc�l�rer sa mort s'assoit carr�ment sur le visage de son p�re. Le sang commence � gicler de son nez. Il mourra asphyxi�. Ne pouvant transporter le cadavre � l'ext�rieur de la maison, les auteurs imagineront un autre plan, celui de faire croire � une incursion terroriste. Mais ce plan ne r�ussira pas � les sauver de la potence. Lors du proc�s, les principaux accus�s, � savoir B. Djouhra et B. Abderrahmane ont choisi une strat�gie pour sauver leur t�te, celle de tout nier et d'accabler Im�ne et Dahbia, qui ont �t� d�j� condamn�es l'une par le tribunal des mineurs � dix ans de prison, et l'autre � quinze ans de r�clusion en premi�re instance, et qui n'ont rien � perdre. Dans son intervention, l'avocat de la partie civile, Me Benarab, a d�montr� le r�le jou� par les deux accus�s lors de cet abominable et atroce assassinat qui fut planifi� et pr�m�dit� � l'avance. Pour sa part, le repr�sentant du minist�re public, Me Belaez, a tenu, dans son r�quisitoire, � f�liciter le tribunal pour sa patience durant ce proc�s suite � la com�die jou�e par les deux accus�s pour se disculper du crime, et de requ�rir la peine capitale � leur encontre. La d�fense de B. Abderrahmane, repr�sent�e par Me Ketfi, a ax� sa plaidoirie sur le fait de l'innocence de son mandant dans sa participation au crime, et de demander son acquittement. Pour sa part Me Benoudina, avocat de B. Djouhra, a voulu d�montrer que la planification de l'assassinat �tait l'œuvre de B. Abderrahmane, et que sa cliente n'a fait qu'ob�ir aux ordres de son neveu et amant. Et de demander les circonstances att�nuantes pour B. Djouhra. Apr�s d�lib�ration, le tribunal criminel a confirm� le jugement prononc� en premi�re instance, celui de la condamnation � la peine capitale pour B. Djouhra et B. Abderrahmane. Notons � la fin que ce proc�s a �t� suivi par des officiers de police, venus assister en hommage � leur coll�gue assassin�.