Finalement et apr�s un troisi�me proc�s, les assassins du policier ont pu sauver leur t�te en �copant de la r�clusion � perp�tuit�, alors qu�ils �taient condamn�s � la peine capitale. Le tribunal criminel de S�tif, dans son audience de lundi dernier, a jug� pour la troisi�me fois l�affaire de meurtre avec pr�m�ditation dont a �t� victime Koussa Abdelhamid, un agent de police. Son assassinat, il y a sept ans, par sa femme et des membres de sa famille, a jet� l��moi et provoqu� la consternation dans la capitale des Hauts- Plateaux. Les faits remontent, selon l�arr�t de renvoi de la chambre d�accusation de S�tif, au 26 novembre 2001, lorsque le secr�tariat des services de l�ordre public de la S�ret� de wilaya de S�tif, a constat� l�absence inhabituelle de l�agent Koussa Abdelhamid, et ce, depuis deux jours. Chose qui a intrigu� ses coll�gues du fait de son s�rieux et de son assiduit�. Ces derniers se d�placeront chez lui pour s�enqu�rir de la situation, mais son appartement �tait ferm�. Les policiers ont vite compris qu�un malheur est survenu � leur coll�gue et sa famille. �Ils sont morts asphyxi�s par le gaz�, se sont imagin�s les policiers. Les �l�ments de la Protection civile, alert�s, parviendront � p�n�trer dans l�appartement en passant par le balcon des voisins. Rejoints par les policiers, les agents de la Protection civile trouveront la maison vide et le cadavre d�Abdelhamid gisant dans une mare de sang, les mains menott�es dans le dos, les pieds ligot�s, et le visage envelopp� compl�tement dans des sacs en plastique ferm�s avec du ruban adh�sif. Les enqu�teurs d�couvriront trois feuilles sur lesquelles �taient �crites dans un style pu�ril des expressions terroristes. L�enqu�te confi�e � la brigade judiciaire d�marrera sur les chapeaux de roues. La th�se du crime terroriste est vite �cart�e par la police qui penchera pour un crime commis par un proche parent. D�s lors, les policiers se mettent � la recherche de la famille de la victime compos�e de son �pouse et de ses quatre enfants. Le 28 novembre, soit deux jours apr�s la d�couverte du corps de K. Abdelhamid, les policiers parviennent � localiser dans la wilaya de Mila, sa femme accompagn�e de sa fille, �g�e, de 15 ans, et de sa ni�ce. Transf�r�es � S�tif pour interrogatoire, elles affirmeront qu�elles ont �t� enlev�es par un groupe terroriste qui a investi leur domicile et tu� Abdelhamid. Un sc�nario qui ne tient pas la route et ne peut induire en erreur les enqu�teurs. Ces derniers mettront la pression sur l��pouse qui se mettra � table et avouera son crime. En effet, dans la journ�e du 24 novembre 2001, sa femme charge sa ni�ce Dahbia de lui acheter une herbe m�dicinale qui est un puissant somnif�re. Les deux femmes se chargeront de moudre et de filtrer cette herbe, et la verseront dans le plat de chorbaque prendra plus tard Abdelhamid. A l�heure du f�tour, le malheureux Abdelhamid, ne se doutant de rien, rompt son je�ne avec la chorba empoisonn�e. Apr�s quelques minutes, il sera pris d��tourdissements et d�une violente crise d�estomac. Il vomira � plusieurs reprises. C�est � ce moment-l� que choisira sa femme pour se d�barrasser une fois pour toutes de son encombrant �poux. Elle sera aid�e par sa propre fille, sa ni�ce et de son neveu, et en m�me temps amant, Abderrahmane. Ainsi, la victime �tourdie et fatigu�e aura les mains li�es avec ses propres menottes, les pieds ligot�s et le visage recouvert de de sacs en plastique ferm�s avec des bandes adh�sives. Le malheureux commence � suffoquer. A cet instant, pour acc�l�rer sa mort, sa fille s�assoit carr�ment sur le visage de son p�re. Le sang commence � gicler de son nez. Il mourra asphyxi�. Ne pouvant transporter le cadavre � l�ext�rieur de la maison, les auteurs imagineront un autre plan, celui de faire croire � une incursion terroriste. Mais ce plan ne r�ussira pas � les sauver de la potence. Lors du proc�s, les principaux accus�s, � savoir la femme et le neveu, ont choisi une strat�gie pour sauver leur t�te, celle de tout nier et d�accabler, la ni�ce et la fille, qui ont �t� d�j� condamn�es l�une par le tribunal des mineurs � dix ans de prison, et l�autre � quinze ans de r�clusion en premi�re instance, et qui n�ont rien � perdre. Dans son intervention, l�avocat de la partie civile a d�montr� le r�le jou� par les deux accus�s lors de cet assassinat qui fut planifi� et pr�m�dit�. Pour sa part, le repr�sentant du minist�re public a tenu, dans son r�quisitoire, � f�liciter le tribunal pour sa patience durant ce proc�s suite � la com�die jou�e par les deux accus�s pour se disculper du crime, et de requ�rir la peine capitale � leur encontre. ` La d�fense du neveu et non moins amant de l��pouse a ax� sa plaidoirie sur le fait de l�innocence de son mandant dans sa participation au crime, et de demander son acquittement. Pour sa part, l�avocat de la femme du policier a voulu d�montrer que la planification de l�assassinat �tait l��uvre du neveu et que sa cliente n�a fait qu�ob�ir � ses ordres. Et de demander les circonstances att�nuantes pour B. Djouhra. Apr�s d�lib�rations, le tribunal criminel a commu� la condamnation des accus�s � la peine capitale en celle de r�clusion � perp�tuit�. Un verdict jug� cl�ment par la famille de la victime au vu de l�atrocit� du crime.