Chocs de haut vol dans le ciel du Camp Nou ! Le clasico FC Barcelone-Real Madrid promet des duels stratosphériques aujourd'hui en Championnat d'Espagne, à commencer par l'inévitable guerre des étoiles entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Messi-Ronaldo, collision interstellaire A dix jours de l'attribution du Ballon d'Or 2016, la planète football ne pouvait pas rêver d'une affiche plus brillante: Messi, quintuple lauréat du prestigieux trophée, face à Ronaldo, trois fois sacré. Entre eux, la rivalité sportive, économique et symbolique a atteint des sommets inédits, au point de confisquer sans partage tous les Ballons d'Or depuis 2008. Même s'ils s'entendent plutôt bien hors des terrains, ces deux-là se rendent coup pour coup dès qu'un ballon, doré ou pas, est en jeu. Le Barcelonais Messi réussit le doublé Liga-Coupe du Roi en mai ? Le Madrilène Ronaldo réplique en s'adjugeant la Ligue des champions fin mai. L'Argentin Messi perd la finale de la Copa America en juin ? Le Portugais Ronaldo remporte celle de l'Euro-2016 en juillet. Bref, comme le reconnaît Zinédine Zidane, l'entraîneur du Real, il est très compliqué de les départager. «Ce seront de toute façon, quoi qu'il arrive, deux joueurs exceptionnels, chacun à sa manière», a analysé mercredi le Français, faisant de Ronaldo son grand favori pour le Ballon d'Or 2016. «Cristiano est en train de faire des choses incroyables. J'espère qu'il va continuer et montrer encore samedi ce dont il est capable», a-t-il ajouté. Le Portugais n'est-il pas l'actuel meilleur buteur de la Liga avec 10 buts ? Mais Messi, auteur de 9 buts, n'est jamais très loin... Et il reste le meilleur marqueur de l'histoire des clasicos (21 buts), cinq longueurs devant Ronaldo (16) ! Iniesta-Isco, accélérateurs de particules Avec Andres Iniesta (32 ans) et Francisco Alarcon «Isco» (24 ans), Barça et Real disposent de deux passeurs fulgurants pour illuminer le clasico. Isco a souvent été présenté comme le successeur de «Don Andres» en sélection : les deux savent accélérer le jeu et trouver d'improbables angles de passe. Arrivé au Real en 2013 pour 30 M EUR, le jeune Andalou n'a pas toujours été titulaire. Mais en l'absence de Gareth Bale blessé (cheville), Isco a l'occasion de débuter dans le clasico, dans la foulée d'un derby épatant contre l'Atletico (3-0) mi-novembre. «Il a été phénoménal et n'a perdu aucun ballon en première période. C'est là sa meilleure position, derrière Cristiano», avait commenté Zidane après ce match. De son côté, Iniesta avait subi fin octobre une vilaine blessure à un ligament du genou droit. Mais en travaillant d'arrache-pied, le voilà opérationnel pour samedi, sachant qu'il est le joueur le plus expérimenté dans les clasicos (33 apparitions) parmi les effectifs actuels des deux clubs. «Il est de retour avec nous et il dispose de la plénitude de ses moyens», s'est réjoui mardi l'entraîneur Luis Enrique, qui récupère à la fois son capitaine et son maître à jouer. Mais Iniesta aura-t-il assez de rythme après un mois d'absence ? Piqué-Ramos, étoiles jumelles En sélection espagnole, Gerard Piqué et Sergio Ramos forment l'une des charnières les plus robustes et talentueuses du monde: solides au duel, bons dans la relance, dominateurs dans les airs. Et lorsque revient le clasico, ces deux forts caractères se montrent aussi complices que chambreurs. Ces dernières semaines, les deux défenseurs centraux ont chacun été blessés: une entorse d'un genou pour Ramos, d'une cheville pour Piqué. Mais ils se sont mutuellement encouragés pour revenir à temps, lors d'une sympathique conversation publique sur Twitter impliquant aussi Iniesta. «Nous comptons sur toi, évidemment. Mais les trois points sont pour nous», a lancé Ramos à Piqué. «Alors nous serons tous là et que le meilleur gagne», a dit Piqué à Ramos. Et si le sort du match se joue dans le jeu aérien samedi, le Catalan et le Madrilène feront tout pour s'imposer dans le ciel du clasico.