Le mouvement est inéluctable : tous les constructeurs sont poussés vers l'électrique, y compris ceux pour qui ce type de motorisation est a priori antinomique. C'est le cas de Porsche, qui se convertit déjà petit à petit à l'hybride (918 Spyder, Cayenne S E-Hybrid, Panamera 4 E-Hybrid, future 911 hybride rechargeable) et pour qui le passage au tout électrique est bel et bien acté. Pour cela, le constructeur de Zuffenhausen a missionné un tout nouveau missile baptisé Mission-E. Dévoilé sous forme de concept au Salon de Francfort 2015, ce coupé à quatre places devrait être commercialisé à partir de 2019. Et Porsche ne manque pas d'ambitions à son sujet. C'est en tout cas ce que révèle Oliver Blume, le P-DG de Porsche, via le journal allemand Automobilwoche. Il affirme viser les 20 000 ventes par an pour cette sportive électrique, soit en gros l'équivalent des 2/3 des ventes de la 911 (31 350 exemplaires en 2015). Après tout, Tesla vend bien environ 50 000 modèles par an... Rappelons que dans sa version «show car» présentée à Francfort, la Mission E disposait d'une double motorisation électrique d'une puissance totale de 440 kW (l'équivalent de 598 ch), avec des batteries lithium-ion lui assurant une autonomie théorique de 500 km. Il lui faudra bien ça, voire mieux, pour rivaliser lors de sa sortie avec ce que proposera la Tesla Model S. A l'heure actuelle, dans sa version la plus puissante P100D, cette dernière est déjà rendue à 603 ch et 613 km d'autonomie. Aucune idée de prix pour la Porsche Mission E n'est encore évoquée. Par ailleurs, M. Blume a laissé la porte ouverte pour d'autres modèles électriques, cette fois dérivés de véhicules existants. Ainsi, un 718 Boxster électrique est à l'étude, même si aucune décision formelle le concernant n'a encore été prise. Toujours est-il que Porsche met les bouchées doubles pour réussir son passage vers l'électrique avec des investissements massifs dans son usine de Zuffenhausen. Ainsi, 1 400 personnes supplémentaires vont être embauchées pour travailler dans ce domaine. Au moment où le groupe Volkswagen annonce vouloir supprimer 30 000 emplois, c'est un signe fort !