Les investissements publicitaires n'ont pas baissé malgré l'incertitude économique qui règne dans le pays à cause de la dégringolade des prix du pétrole. Il y a par contre une transformation profonde où on note l'incursion de nouveaux annonceurs et de nouveaux acteurs médiatiques qui captent leurs investissements. C'est le constat fait hier par le patron de l'agence MediAlgeriA, Riad Aït Aoudia, qui a affirmé dans son intervention lors des Journées euromaghrébines sur la communication publicitaire qui se déroulent jusqu'à demain à l'hôtel El Aurassi, que «nous les publicitaires nous n'avons pas ressenti la crise». Et d'expliquer : «Il y a certes des coupes budgétaires dans des secteurs comme celui de l'automobile, dues essentiellement aux mutations que connaît ce secteur, mais il y a de nouveaux annonceurs qui arrivent sur le marché, notamment les fabricants de téléphones portables». Or, les retombées de la crise qui se manifestent dans la fermeture de journaux, faute de recettes publicitaires, trouvent leur explication, selon Riad Aït Aoudia, dans l'émergence de nouveaux acteurs médiatiques, à savoir les télévisions privées qui captent désormais d'importantes parts de marché. «Si la presse est en crise c'est parce qu'elle ne s'est pas adaptée à cette nouvelle réalité, ne serait-ce qu'en révisant ses tarifs. La télévision publique, qui d'ailleurs était en position de monopole, l'a fait en baissant ses tarifs. Mais, aucun journal n'a jugé utile de le faire», a-t-il ajouté. Intitulée «Pourquoi les crises offrent parfois les meilleures opportunités pour communiquer en publicité ?», la communication de Riad Aït Aoudia a porté par ailleurs sur l'utilité de continuer à promouvoir son image en période d'incertitude économique. «Les coupes opérées dans les budgets de marketing en temps de crise sont contreproductives. C'est souvent la solution de facilité. Le marketing n'est pas le problème mais, au contraire, il fait partie de la solution. Et, malgré la baisse du pouvoir d'achat dans de telles périodes, il permet d'améliorer les ventes et gagner des parts de marché», a-t-il soutenu. Ainsi, il a déconseillé le recours à ces coupes budgétaires parce que, a-t-il indiqué, l'image de l'entreprise perd beaucoup de sa valeur – à titre d'exemple, la marque Coca Cola vaut 50% de la valeur de la multinationale –. D'autant qu'une réduction de ce budget pourrait causer des pertes beaucoup plus importantes. Et d'illustrer son propos par une étude britannique sur le sujet : «Une coupe de 1,8 million de livres sterling opérée dans le budget marketing d'une entreprise s'est traduite par une baisse de l'ordre de 8 millions dans les ventes et 3,5 millions de baisse des bénéfices. Ce qui donne une perte de 1,7 million de livres».