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Tant que les témoins existent
«FRANTZ FANON, MEMOIRE D'ASILE», DE ABDENNOUR ZAHZAH
Publié dans L'Expression le 02 - 05 - 2002

Deux années et demie. Tel est le temps qu'il aura fallu au cinéaste pour achever sa réalisation.
Frantz Fanon, Mémoire d'asile est l'intitulé d'un émouvant film documentaire projeté avant-hier à la Cinémathèque d'Alger, retraçant le destin multiple d'un homme extraordinaire. Le 19 décembre 1999 a été une date déterminante pour le jeune cinéaste touché «par l'humanité, l'intelligence et l'engagement pour l'homme, du docteur Fanon». Il entre en contact avec le Pr Ridouh qui animait ce jour-là un colloque sur le vécu de l'homme.
Interpellé par la méconnaissance du personnel soignant, au CHU de Blida, du parcours de Frantz Fanon, la disparition progressive des hommes qui l'ont côtoyé et suite aux changements subis par l'hôpital de Joinville devenu CHU en 1999, le professeur épouse l'initiative du jeune cinéaste.
Ponctué par des lectures d'extraits de l'oeuvre du psychiatre révolutionnaire, Les damnés de la terre, avec la voix de Hamid Rammas, acteur de théâtre, et un commentaire écrit conjointement par Abdenour Zahzah, le Pr Ridouh et Amina Bekat, lu par Madjid Laguel, journaliste à la Chaîne III, le «52 minutes» comprend deux volets. Le premier traite du travail de Frantz Fanon au niveau de l'hôpital psychiatrique de Blida. Le deuxième ébauchera son engagement aux côtés d'une Algérie en lutte. Né un 26 juin 1925, cinquième de huit enfants, profondément influencé par le professeur Tosquelles, d'origine espagnole qui l'initia à la thérapie institutionnelle à l'université de Saint Albin en France, Fanon, dès son arrivée à l'hôpital psychiatrique de Blida, est terriblement indigné par la ségrégation raciale pratiquée au sein de cette structure, «administrée par des tortionnaires», témoigne un malade «Electro-choc, coma provoqué par injection d'insuline écourtèrent la vie de sept malades», reprend celui-ci en larmes. Une poignée de main salvatrice, entre l'homme et un malade dans la cour de l'hôpital, a suffit à bouleverser le cours des choses. Pour ses malades, Frantz Fanon n'épargna aucun effort. Pour lui c'était l'occasion ou jamais de mettre en pratique les enseignements du Pr Tosquelles, mêlés à ses propres convictions: la thérapie par le travail, la musicothérapie, aidé par des artistes de l'époque tels que Abderrahmane Aziz, Hadj M'rizek et autres qui animaient des fêtes pour les malades. Bientôt ce sont les malades eux-mêmes qui animeront leurs fêtes. Les progrès accomplis par les pensionnaires sont surprenants.
Suspecté par l'autorité française de collaborer avec le mouvement de libération nationale, Frantz Fanon quitte l'Algérie pour l'Europe, puis pour Tunis où il exerce à l'hôpital Merrouba, et sera Ambassadeur de l'Algérie combattante au sommet panafricain d'Accra au Ghana, où il luttera pour soutenir et organiser les mouvement d'indépendances des pays africains. Atteint d'une leucémie, il entreprend l'écriture de sa dernière oeuvre Les damnés de la terre. «Terminer cette oeuvre était pour lui une course contre la mort», témoigne François Maspero, éditeur de l'ouvrage vers le fin du film.
Frantz Fanon meurt le 16 décembre 1961, à Washington, le jour de la parution de son livre, interdit par les autorités françaises. Un débat a suivi la projection, au cours duquel ont été évoquées les qualités de l'homme, ainsi que les difficultés rencontrées pendant le tournage, difficultés essentiellement financières, mais aussi une course contre la montre, nous indique le Pr.Ridouh, afin de recueillir les témoignages du personnel para-médical encore en vie.
Pour Abennour Zahzah, «Frantz Fanon mérite qu'on lui consacre une fiction, c'est un rêve pour moi»
Sur le message que porte le film, le Pr.Ridouh dira: «Revenir aux valeurs humaines, ternies par la mondialisation contre laquelle personne n'ose se révolter ... Les gens aujourd'hui ont envie de croire en quelque chose» Il serait prévu pour l'année prochaine la réalisation d'une version en anglais de ce documentaire, destinée à toucher un plus grand nombre de personnes à travers le monde et faire connaître ainsi le vécu d'un homme qui n'a pas cessé de défendre la liberté, la justice et a pratiqué l'humanisme jusqu'au bout.


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