Le coup d'envoi de la 15e édition du Festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA) sera donné, dans la soirée d'aujourd'hui, samedi 17 décembre. «Cinéma amazigh : expression des valeurs mémorielles nationales» est le thème de cette édition qui durera jusqu'au 22 du même mois. Une vingtaine de films seront en lice pour l'obtention de l'Olivier d'or dont huit courts métrages (fiction), neuf documentaires et trois films d'animation. Des conférences thématiques seront animées par des universitaires et des critiques de cinéma et des ateliers de formation seront organisés en accompagnement des projections qui seront délocalisées au niveau de cinq daïras. Deux films dans les variantes chaouie et mozabite ont été sélectionnés et participeront au concours pour l'Olivier d'or, a-t-on appris lors de la conférence de presse animée par la directrice de la culture et le directeur du théâtre régional Kateb Yacine, Farid Mahiout, en sa qualité de commissaire du festival. Restriction budgétaire oblige, les projections seront payantes pour les adultes uniquement qui devront débourser cinquante dinars. Une tombola sera, en outre, organisée pour renflouer, un tant soit peu les caisses du festival. Malgré l'institutionnalisation du festival depuis une quinzaine d'années, les films en compétition ont rarement atteint un niveau d'élaboration technico-esthétique et professionnel. On est loin du rêve des pères fondateurs du cinéma amazigh, Abderrahmane Bouguermouh, Azzedine Meddour et Belkacem Hadjadj. A part les œuvres de ces trois réalisateurs qui ont marqué de leur empreinte le cinéma algérien, les puristes et les professionnels du cinéma sont toujours dans l'attente de l'émergence de films d'expression amazighe de qualité auxquels il manque l'essentiel, c'est-à-dire l'élaboration technique et professionnelle et une esthétique qui hisseraient ces films présentés au concours au rang d'œuvres artistiques avec tous les critères et des normes qui s'imposent à tout prétendant au métier de cinéaste. L'amateurisme est la caractéristique de la plupart des productions qui sont souvent le fruit d'initiatives volontaristes dues, la plupart du temps, à de jeunes mus par leur passion des moyens audiovisuels doublée d'une ferveur militante, s'investissant à leur manière, dans la défense de la cause du cinéma d'expression amazighe. D'où la profusion de films abordant une thématique à tendance ethnologique et folklorique. Visiblement, cette quinzième édition ne dérogera pas au rituel des sélections alibis. Une sommation arithmétique de films pour remplir les cases du programme du festival. En l'absence de minima et des critères rigoureux, pour la sélection de films de qualité qui rehausseraient le prestige d'une manifestation dédiée aux œuvres filmées parlant en tamazight dont la ligne éditoriale devient sinueuse et imprécise, au fil des éditions, le cinéma amazigh est en quête de son expression et d'une identité iconographique.