Prévu pour le 23 du mois de novembre, le procès en appel se tiendra finalement le 4 janvier prochain, a-t-on appris de source judiciaire. Cet énième report a été décidé par le magistrat en charge du dossier suite à une autre requête introduite par la défense. Cette dernière revendique la présence de «témoins à décharge». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Il s'agit du second renvoi décidé par le juge Belkharchi et ce, à la demande des avocats de la défense. Pour rappel, le procès de cette affaire qui s'est tenu au niveau du tribunal de Sidi M'hamed et relevant du Pôle judiciaire spécialisé du Centre, a vu l'ex- P-dg du groupe condamné à cinq années de prison ferme. Pour le procès en appel, les avocats de la défense tenteront, a-t-on appris, de battre en brèche «les différents chefs d'inculpation retenus contre les mis en cause» et condamnés par le tribunal de première instance à des peines de deux à sis ans de prison avec sursis. Le tribunal de Sidi M'hamed avait prononcé après une mise en délibéré de l'affaire qui a duré une semaine, une peine de 6 ans de prison assortie d'une amende de 50 millions de dinars et un mandat d'arrêt international à l'encontre de l'homme d'affaires poursuivi dans le cadre de l'affaire Cnan, alors que l'ex-P-dg de la compagnie, Ali Boumbar, a été condamné à 5 ans de prison ferme assortis d'une amende d'un million de dinars, et son prédécesseur, Ali Koudil, à 2 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500 000 DA. Une peine de 3 ans de prison ferme a été retenue contre Kamel Bouabbès, et 2 ans de prison ferme contre l'ancien président de la SGP Gestramar, Mohamed Senoussi, et Nasreddine Mansouri (ex-responsable de la filiale IBC de la compagnie) assortis, respectivement, d'une amende de 500 000 DA et 300 000 DA. La même peine a été prononcée contre Amour Mohamed Amokrane, Abdelhamid Deraâ, Djamel Bouterfa, Mohamed Mezaïch, et une amende de 300 000 DA ainsi qu'une année de sursis. Cinq prévenus ont, par ailleurs, bénéficié de la relaxe, alors que deux autres, considérés comme étant en fuite, ont été condamnés à des peines par défaut. Il s'agit de l'homme d'affaires saoudien Ghaith Rashad Pharaon contre lequel le tribunal a prononcé une peine de 6 ans de prison ferme et une amende de 50 millions de dinars, ainsi que Mohamed Tahar Djoudi, condamné à 2 ans de prison ferme. Pour rappel, le procès de Cnan-Group s'est ouvert en 2015 mais il a été, ensuite, suspendu durant une année et demie. Pour un des avocats constitués dans cette affaire, en l'occurrence Me Brahimi, «l'affaire de la Cnan soulève deux questions : la première est liée au délit économique, soit à la gestion. La seconde concerne le respect des libertés individuelles à travers la détention provisoire». «Mon client a déjà été inculpé pour trafic d'influence avant de bénéficier d'un non-lieu dans le cadre de cette affaire. Il a été inculpé pour association de malfaiteurs avant de bénéficier d'un non-lieu, puis pour détournement avant de bénéficier, là aussi, de non-lieu», argumente l'avocat. Et d'ajouter : «Du jamais vu durant ma carrière d'avocat !»