La stabilité de la Libye inquiète au plus haut point Alger dont les autorités semblent plus que jamais engagées à la résolution d'un conflit qui met en péril toute la région. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette situation a donc visiblement contraint les dirigeants algériens à intensifier les contacts avec toutes les parties concernées par la guerre qui se mène en Libye dans une tentative de rapprochement qui devrait éviter à ce pays une déchirure plus profonde. De ce point de vue, la visite entreprise hier par Faïz Serradj à Alger laisse entrevoir une évolution notable dans la médiation qui se mène, puisque sa rencontre avec de hauts responsables algériens intervient quelques jours seulement après celle du fameux général Haftar, ennemi juré de Serradj. Son déplacement en Algérie avait été perçu comme un véritable évènement. D'une part, en raison du rôle primordial que joue ce chef de guerre dans l'échiquier libyen, mais surtout parce qu'elle venait de confirmer l'existence d'un dialogue où l'Algérie s'est imposée comme médiateur. De la rencontre de Haftar avec les responsables algériens, on ne saura pas grand-chose, sauf que le général s'est entendu réitérer la position officielle du pays en faveur d'une réconciliation salvatrice. Ennemi farouche du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale libyenne (Faïz Serradj), instance reconnue par la communauté internationale, Haftar, et ses troupes, est considéré comme la principale menace qui pèse actuellement sur la Libye. Explications : Daesh constituait jusque-là l'ennemi commun contre lequel les deux parties opposées se focalisaient, mais la libération de Syrte a fait ressurgir les antagonismes et placé la Libye face à un autre problème grave : le déclenchement d'une guerre Est-Ouest. A l'Est, le Parlement de Toubrouk, soutenu par le général Haftar qui jouit lui aussi de puissants soutiens notamment depuis la libération de la ville de Benghazi par les forces armées qu'il commande. A l'Ouest, le Gouvernement d'union nationale siégeant à Tripoli et mis en place sous l'égide des Nations-Unies avec à sa tête Faïz Serradj. Ce sont les deux hommes que tente de réunir Alger, à la recherche continue d'un terrain d'entente pouvant les amener à enterrer la hache de guerre en vue d'une solution durable. Des propositions ont naturellement dû être faites au général Haftar et son point de vue sera transmis à Serradj depuis hier en visite de travail en Algérie. Une visite placée sous le signe de la bonne volonté du chef du Gouvernement d'union libyenne qui a maintes fois assuré de toute sa disponibilité à œuvrer en faveur d'une Libye unie. Hier encore, et à son arrivée au salon d'honneur de l'aéroport d'Alger, Serradj a annoncé que sa venue entrait dans le cadre de travaux destinés à trouver une solution aux problèmes qui se posent dans son pays. La balle reste dans le camp du général Haftar. Une déclaration du ministre algérien chargé de la Coopération maghrébine, M. Messahel, laisse entrevoir que du nouveau pourrait probablement intervenir dans les prochains jours. De Madrid où il se trouvait en visite vendredi, il a annoncé que la visite de Faïz Serradj sera probablement suivie d'autres rencontres entre responsables libyens de haut niveau...