Aïn Defla, le chef-lieu de wilaya, la troisième ville de la wilaya du point de vue démographique se dote d'un grand hôpital de 240 lits implanté à l'entrée ouest de la ville, sur la rive nord de la RN4. Il s'agit d'une structure hospitalière, de style futuriste, en R+3, dont la construction, entamée en décembre 2013, a été confiée à une entreprise indienne qui est à pied d'œuvre. Son taux de réalisation est estimé actuellement à 75 %, a constaté le chef de l'exécutif de la Wilaya lors de la visite qu'il a effectuée mardi dernier, dans le cadre de visites d'inspection qui ont touché les 14 daïras et les 36 communes que comprend la wilaya, et ce, depuis son installation en octobre dernier, pour dresser un état des lieux de la situation économique, sociale et culturelle que connaît la wilaya. Cet hôpital qui s'étend sur 5 ha dont 3,5 de bâti possède une capacité d'accueil initiale de 240 lits mais extensible à 300 lits. Il sera doté de 12 blocs opératoires dont 2 pour le service des urgences. Pour ce qui est des prestations médicales, il est prévu une dizaine de spécialités excepté celles de la maternité et de la gynécologie obstétrique qui seront maintenues dans l'actuel hôpital Makour-Hamou construit en semi-dur. Pour garantir au personnel médical d'exercer dans de très bonnes conditions, et comme mesure incitative, 24 villas ont été annexées à l'hôpital, sur une assiette de 2 ha, et dont le coût s'est élevé à 5 milliards de centimes, avec une AP de 4,2 milliards de centimes. Cette importante structure de santé publique a connu quelques déboires qui ont retardé sa construction. En effet, il y a eu d'abord une intention de le délocaliser pour l'implanter à la sortie ouest de la ville alors que les études avaient été achevées. Pour ce faire, la wilaya s'est heurtée à deux contraintes majeures qui ont fait que le projet de délocalisation avait été abandonné au profit du maintien actuel. Ces contraintes étaient de refaire une autre étude qui aurait coûté 500 millions de centimes et qui aurait engendré un retard de deux années. Confronté à ces aléas, le projet de délocalisation avait donc été abandonné au début de 2012. Cependant, la construction de cette structure s'est trouvée confrontée encore une fois au problème de financement car l'AP initiale d'un montant de 4,4 milliards de DA s'est avérée insuffisante pour l'achèvement de tous les travaux, notamment ceux qui n'avaient pas été prévus au départ. Avec l'épuisement de l'enveloppe consentie et le non-achèvement des travaux, le maître de l'œuvre s'est vu dans l'obligation de bloquer le cours de la construction durant ces cinq derniers mois. Une rallonge estimée à 2 milliards de DA a été sollicitée pour débloquer la situation. Selon certaines sources, une subvention complémentaire de quelque 1,2 milliard de DA serait accordée début 2017, et l'hôpital pourrait alors être livré en décembre prochain. Cependant, pour la commune la plus peuplée de la wilaya, Khemis Miliana, l'hôpital, qui est soumis depuis des années à de fortes demandes de soins de par l'afflux de la plupart des malades de la région Est de la wilaya soit 10 communes, cette structure sanitaire construite en préfabriqué en 1984, dans la hâte de l'après-séisme de 1980 connaît un état de décrépitude croissante. La question est de savoir si le remplacement de cet hôpital, en dur, à même de répondre à une demande de soins bien plus importante, a été posée à tous les ministres qui se sont succédé. Lors de la dernière visite du ministre de la Santé, interrogé sur un quelconque projet de reconstruction ou de réhabilitation sa réponse a été «on verra plus tard».