Pendant des années, le secteur de la santé a, pour ainsi dire, végété, se contentant de semer des promesses mirobolantes pour répondre à une demande de soins de plus en plus croissante, promesses telles que, à titre d'exemple, un certain nombre de réalisations de structures, la mise en service des 4 scanners acquis ou la mise en service du système de soins de proximité à domicile. Mais les années ont passé et les promesses étaient restées sans suite, laissant place à des frustrations. Cependant, depuis quelque temps, le secteur semble se réanimer et reprendre vie. On citera d'abord le lancement des grands travaux, au chef-lieu de la wilaya, d'un hôpital de 240 lits qui, dit-on, mettra à la disposition des patients de nombreuses spécialités. La réalisation de cette importante structure, de 40 blocs, s'étendant sur 5 ha, unique du genre dans la wilaya, avec une enveloppe de 3,89 milliards DA, a été confiée à un groupement indien et il a été constaté sur place que les travaux connaissent un taux de réalisation estimé à quelque 20 %. Dans le cadre du programme complémentaire de développement accordé après la visite du Premier ministre, la wilaya s'est vu octroyer la réalisation de 24 villas qui seront construites dans l'enceinte du nouvel hôpital, d'une maison «Mère - Enfant» à Al Attaf, d'une capacité d'accueil de 60 lits assurant 3 services en l'occurrence la pédiatrie, la chirurgie infantile et la gynécologie. A ce sujet, le directeur du secteur nous a fait savoir que pour cette réalisation, un concours d'architecture a été lancé et que le cahier des charges a été déposé à la fin de la semaine dernière. Toujours dans le cadre du programme complémentaire, les communes de Tachta, Aïn Bouyahia et d'El Maien, des communes qui souffrent d'isolement et d'une faible couverture sanitaire, seront dotées chacune d'une polycinique, les cahiers de charges pour ces 3 structures ont été aussi déposés, nous a-t-on indiqué. Dans le cadre du Programme normal (quinquennal 2010/2014) sont prévues 7 polycliniques, celles d'El Abadia qui connaît un taux avancé des travaux de 80 %, de Aïn Soltane et de Rouina dont les cahiers de charges ont été déposés, des structures nouvelles, et celles de El Maien, Aïn Bouyahia et Tachta, El Attaf et El Amra, concernées par un programme de remplacement. S'agissant des équipements, il a été acquis à destination de l'hôpital d'El Attaf pour 100 millions DA à savoir 90 autoclaves de différentes capacités pour assurer une mise à niveau ainsi que des groupes électrogènes pour les différentes polycliniques afin de les mettre à l'abri d'éventuelles pannes du réseau d'électricité. Toujours en ce qui concerne les équipements, il a été acquis 4 banaliseurs, appareils dont le rôle et de rendre inoffensifs les déchets hospitaliers en en faisant des déchets ordinaires pour se défaire du vieux système d'incinération, coûteux et menaçant pour l'environnement, bien que dotés de filtres. Khemis Miliana, la plus grande commune de la wilaya, en nombre et en densité de population qui ne dispose que d'un vieil hôpital en préfabriqué réalisé juste après le séisme de 1980, est concernée par la construction d'un hôpital de remplacement et par une maison «Mère-Enfant» de 60 lits à l'image de celle projetée à El Attaf, qui sera réalisée au sud de la ville, le terrain ayant déjà été choisi. Le secteur de la santé de la wilaya de Aïn Defla, bien que disposant quasi formellement d'un service d'anapathologie, où sont affectés 2 médecins depuis l'année 2005, service où on n'y effectue que des analyses de cytologie, va être doté d'un centre d'analyse de pièces pathologiques. Les travaux de réalisation de ce centre ont déjà débuté. Il sera installé dans les anciens locaux de la DAS, mitoyens de la Direction de la santé. Les laboratoires d'analyses des hôpitaux et autres polycliniques souffrent depuis des années de différents produits et autres réactifs tout comme les centres d'imagerie qui sont confrontés aux ruptures de clichés pour les radiographies. Le directeur de la santé déclare que dorénavant, la nouvelle réglementation autorise les hôpitaux à acquérir des réactifs et des clichés en signant des conventions avec les établissements publics ou privés spécialisés. Quant à la Pharmacie centrale, le rôle qui lui est dévolu est celui de fournir le médicament et non les consommables. Toujours selon le directeur de la santé, un train de mesures a été pris pour redresser la situation. Au niveau des hôpitaux, les directeurs doivent rendre compte mensuellement à la DSP du rendement de chaque praticien. En ce qui concerne les médecins généralistes, il a été constaté, d'après une enquête, selon le DSP, une véritable anarchie dans les inscriptions portées sur les enseignes des cabinets médicaux, certains pour appâter la clientèle affichent de nombreuses spécialités pour lesquelles ils ne sont pas formés. Aussi, nombre de ces praticiens, affirme-t-on, ont été rappelés à l'ordre, faute de quoi, des mesures coercitives seraient prises à leur encontre. Cependant, d'aucuns se posent la question de savoir si tous ces projets retenus ou inscrits seront réalisés à court ou moyen terme, eu égard aux restrictions budgétaires, restrictions conséquentes à la chute des cours du pétrole.