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Enquête-Témoignages
L'inceste, la loi du silence
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 02 - 2017

Evoquer, parler ou même esquiver un sujet tel que l'inceste provoque immanquablement du dégoût, de l'effroi et de la terreur. Alors que dire de la victime et de son entourage. Soirmagazine a repris dans cette édition le vécu de victimes ayant eu recours au service de médecine légale du CHU
de l'hôpital Mustapha- Pacha.
Ce sont des histoires sordides, malheureuses et poignantes que nous avons eu à vivre au niveau de ce service. Les témoignages autour de l'inceste ne sont pas aussi évidents à raconter et leurs victimes ne veulent pas ou ne peuvent pas s'exprimer. Nous avons choisi de vous rapporter quelques vécus au sein de ce service.
«Viol d'un nourrisson»
A peine né qu'il connaît l'ultime violence par l'un de ses proches. Nul n'aurait pu penser ou même envisager qu'un ange puisse être agressé. Et pourtant, ce fut le cas. «Il l'a tout bonnement violé avec son doigt. Sa mère n'a pas compris d'où venait l'écoulement du sang, jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il s'agissait d'une lésion annale», explique le professeur Belhadj, chef de service de médecine légale du CHU de l'hôpital Mustapha- Pacha. «C'est un malade et un pervers. Lorsque nous voyons sur des chaînes d'information étrangères qu'un père ou un grand-père a violé ses enfants et conçu des enfants avec elles, je ne pouvais imaginer que cela puisse se produire en Algérie, un pays musulman. Pour moi, nous étions à la base protégés par ce simple fait de religion. Mais cela n'est pas le cas. Sincèrement, ce sont les plus douloureux et dramatiques moments de ma vie. Après le bonheur d'accueillir un enfant, il y a eu ce choc. Quelques secondes et c'est le drame.
Mon fils avait quelques semaines de vie. Pour moi, je l'ai laissé avec la plus protectrice des personnes sur terre qui s'est avéré être un bourreau. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer que peut-être il a pu violer d'autres enfants. Dans mon malheur, je me suis dit, heureusement, qu'il est nourrisson, il ne gardera pas de séquelles physiques et psychologiques. Je ferai en sorte qu'il ne connaisse jamais cette histoire. Mais malgré cela, je ne peux m'empêcher de lui en vouloir et de haïr mon beau-père. Le pire est de devoir vivre avec ça sur le cœur. Nous avons déménagé et nous ne voulons plus avoir de contact avec lui. Je trouve que mon mari a été assez courageux. Moi, je ne crois pas à ce genre de maladies qui peuvent pervertir une personne au point de faire du mal à un nourrisson», raconte la maman en pleurs.
«Leur belle-mère leur a sauvé la vie»
Qui aurait pu croire qu'une marâtre pourrait être une salvatrice et protectrice plus que la maman ? En tout cas, c'est le problème de deux jeunes sœurs âgées de 14 et 16 ans qui n'ont dû leur salut qu'à la perspicacité de leur belle-mère à peine quelques mois après qu'elle ait scellé son destin avec leur père. Après le décès de leur mère, deux belles jeunes filles ont accueilli à bras ouverts leur nouvelle maman.
Leur belle-mère raconte : «Mon mari était veuf depuis une année. Sa première épouse avait eu un cancer et avait souffert pendant des mois avant de mourir. Au départ, il ne voulait pas se remarier mais son entourage l'a pratiquement forcé et incité à le faire pour s'occuper de lui et de ses deux adorables filles. Pour moi, jamais mariée et célibataire endurcie, je voyais en ce mariage une aubaine pour connaître ce que c'est que d'être une maman et m'occuper de deux orphelines. Il me donnait l'impression d'être tout à fait normal. S'agissant de sa relation avec ses filles, je la trouvais réellement cohérente, celle d'un papa qui aime tendrement ses enfants. Quant aux filles, je trouvais qu'elles étaient très silencieuses et très complices entre elles. Je me suis dit qu'après ce qu'elles ont vécu et la venue d'une étrangère chez elles, cela était tout à fait logique.
Quelques semaines après notre mariage, je me suis rendue compte que mon mari se levait pratiquement quotidiennement à 3 heures du matin et se recouchait deux heures ou trois heures après. Donc, pour moi, c'est l'heure de me lever pour préparer le petit-déjeuner, de réveiller les filles et de me préparer pour le travail. Instinctivement, je me suis dit qu'il faisait sa prière et prenait tout son temps pour le bain et tout le reste. Je n'ai rien trouvé d'anormal à cela.
Puis, un soir, je n'arrivais pas à dormir. Cela faisait trois mois de vie commune. Je voulais lui faire la surprise en priant avec lui. Donc, après quelques minutes, je l'ai suivi pour faire mes ablutions. Mais au lieu de partir vers la salle de bains qui se trouvait à l'extérieur, il s'est dirigé vers la chambre des filles. Cela m'a fortement intriguée. Sans faire de bruit, je l'ai suivi et découvert l'horreur. Sans crier et en étouffant mes sanglots, je suis repartie à petits pas dans notre chambre. J'ai fait semblant de dormir, sans dire un mot.
Le matin, au lieu de me rendre au boulot, je suis allée directement à la gendarmerie pour porter plainte. Il a été arrêté le jour-même et les pauvres filles ont été amenées au niveau du service. Après leur témoignage et les contrôles médicaux, cela a révélé qu'elles ont vécu cet enfer du vivant de leur mère, dès le début de sa maladie. Il est en prison. Elles sont sous tutelle du juge et elles vivent avec moi car j'ai préféré déménager.
Dans cette sordide histoire, j'ai gagné deux adorables jeunes filles qui, j'espère de tout cœur, pourront avancer dans la vie.»
«Un père tyran et une mère complice»
Pr Belhadj nous a livré une histoire des plus sordides où victimes et bourreaux se complètent. «Tout a commencé par le signalement d'une enseignante auprès de la Gendarmerie nationale selon lequel une de ses élèves âgés de 13 ans serait enceinte. Selon le professeur, il y avait beaucoup de signes qui ne trompaient pas.
A notre niveau, nous avons constaté la grossesse et d'autres blessures anales. Durant l'interrogatoire, elle avait donné beaucoup de détails accusant un de ses professeurs d'être l'auteur du viol. Chose qu'il a formellement niée. Il ne lui restait que deux mois avant d'accoucher. Donc, nous avons décidé de maintenir la jeune fille à notre niveau pour le suivi de la grossesse et déterminer l'identité de l'auteur de ce viol en faisant des prélèvements ADN une fois l'enfant né. Nous avons disculpé l'enseignant et la gamine n'a plus voulu parler.
A ce moment-là, la gendarmerie a convoqué tous les membres de sa famille et commencé à faire des prélèvements. C'est à ce stade que nous avons conclu que l'auteur de ce crime n'était autre que le père. La jeune fille a alors avoué l'inavouable et expliqué que sa sœur, plus âgée, était elle aussi une victime. Elle nous expliquera que leur mère était au courant et leur donnait la pilule pour qu'elles ne tombent pas enceinte. Et au fil de l'enquête, la gendarmerie a découvert dans leur haouch les ossements d'un bébé enterré dans leur jardin. La sœur aînée a eu aussi un bébé qu'ils ont tué. Leur père est un tyran qui faisait la pluie et le beau temps et leur mère, faible psychologiquement et démunie financièrement, était sous son emprise. Les seules réelles victimes sont les deux filles que personne n'a pu protéger.»


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