Le compte à rebours pour les élections législatives a bel et bien commencé puisque celles-ci auront lieu le 4 mai prochain. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Le président de la République a, en effet, convoqué, jeudi, le corps électoral, mettant ainsi en branle le processus de ces élections portant renouvellement des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Une convocation qui va en droite ligne de l'article 25 de la loi organique portant régime électoral du 25 août 2016 qui indique que «le corps électoral est convoqué par décret présidentiel dans les trois mois qui précède la date des élections». Ainsi et consécutivement à cette convocation, une révision exceptionnelle des listes électorales est prévue du 8 au 22 février courant, qui vient après celle annuelle effectuée durant tout le mois d'octobre dernier. Le scrutin législatif du 4 mai prochain se déroulera dans un cadre organisationnel nouveau avec, notamment, une Haute Instance indépendante de surveillance des élections consacrées par la Constitution du 7 février 2016. Une instance qui vient en réponse à la doléance pressante de l'opposition, celle issue de la conférence de Mazafran du 10 juin 2014 qui, cependant, crie à la «spoliation» et à la «perversion» dont a fait l'objet cette revendication puisqu'il est question, pour elle, d'une haute instance de «supervision et non pas de surveillance». D'où ses craintes sans cesse renouvelées quant à l'incapacité de cette instance à garantir la transparence et la probité de ces élections. Des élections qui verront, par ailleurs, presque l'ensemble de la classe politique y prendre part, à l'exception de Jil Jadid qui a décidé, depuis longtemps, de les boycotter et du parti des Avant-gardes des libertés qui a opté pour la non-participation. Seul l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), créée en 2012 par l'ancien ministre de l'Agriculture, Noureddine Bahbouh, n'a pas encore arrêté sa position, ce qu'il devra faire, aujourd'hui, à l'occasion du premier congrès ordinaire du parti. Aussi, le prochain scrutin législatif sera un véritable test pour grand nombre de ces partis intermittents qui ne se manifestent qu'à pareille occasion. Sauf que cette fois-ci ce ne sera pas comme auparavant puisqu'ils vont faire face à l'écueil que constitue l'obligation de la collecte de pas moins de 250 signatures d'électeurs pour chaque siège de député à pourvoir consacrée par l'article 94 de ladite loi portant régime électoral d'août dernier. Déjà qu'elle empêchera bien de vieux partis à ne pas ratisser l'ensemble des circonscriptions électorales, à l'image du FFS, du RCD et d'autres, cette disposition signera, à coup certain, la mort de ces partis saisonniers. Flairant, d'ailleurs, cette sombre perspective, une quinzaine d'entre ces partis se sont tout récemment manifestés au bout d'une longue léthargie pour solliciter la suppression pure et simple de l'article 94 de ladite loi qui exige au moins 4% des suffrages lors des précédentes élections pour la validation du dossier de candidature pour les prochaines échéances électorales. Ces élections législatives seront également marquées du sceau des alliances et des projets d'intégration au sein de la mouvance verte avec, d'une part, le FC que préside Abdelmadjid Ménasra qui présentera des listes communes avec sa maison-mère, le MSP, et d'autre part, Nahda, FJD et El Binaa qui en feront de même. Des projets d'intégration stratégique dictés beaucoup plus par «l'instinct de survie» que par tout autre argument que leurs promoteurs avancent, du fait de la «récession» qu'enregistre la mouvance en termes de crédibilité et de capacité à constituer une alternative auprès des masses populaires et des contraintes du fameux article 94 de la loi portant régime électoral.