Au MSP, on dit attendre la confirmation de ce qui aurait été décidé en haut lieu quant à la dispense des membres de l'Alliance de l'Algérie verte, en vue des prochaines élections législatives, de l'obligation de collecte des signatures d'électeurs, là, bien entendu, où chacun d'eux n'a pu avoir les 4% des suffrages exprimés lors des dernières élections législatives, comme le stipule une disposition du nouveau code portant régime électoral. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Autant il peut faire montre d'opiniâtreté, voire d'entêtement à défendre ses projets de lois, autant le gouvernement peut, à n'importe quel moment, faire œuvre de bienséance et de disponibilité à «tordre le cou» à ces mêmes lois. En effet, selon un directeur central au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, chacun des partis du triumvirat islamiste peut se prévaloir des 4% ou plus des suffrages exprimés obtenus en groupe lors des élections législatives du 10 mai 2012. Ce qui les dispenserait de l'obligation de collecte des 250 signatures d'électeurs de la circonscription électorale concernée pour chaque siège à pourvoir, cela si, bien entendu, ils ne disposent pas également d'au moins 10 élus au niveau de la circonscription électorale concernée dans laquelle la candidature est présentée, comme le stipule l'article 94 de la loi organique n° 16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral. Sauf qu'au niveau de la direction du MSP, on dit ne pas se fier aux déclarations d'officiels. «Nous attendons une réponse écrite du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à notre interpellation via une question écrite d'un de nos députés», affirmait, hier, Namane Laouer, vice-président du Mouvement. Pour notre interlocuteur, l'on agit au sein du MSP conformément à la nouvelle loi électorale puisque l'on se prépare depuis des semaines à l'opération de collecte des signatures au niveau de l'ensemble des wilayas du pays. Cela dit, si cette largesse venait à être confirmée, elle profiterait surtout au mouvement Islah qui se voit ainsi «récompensé», pour son recentrage politique opéré depuis quelque temps. Une sorte de «cadeau» inespéré pour son éloignement de toutes les démarches de fusion opérées récemment au sein de la mouvance verte, surtout que l'on voit mal le mouvement, devenu «l'ombre de lui-même» au gré des innombrables scissions et autres purges en son sein, vérifier les dispositions du fameux article 94 du nouveau code portant régime électoral. Et cette éventuelle entorse à la loi électorale ne bénéficierait pas à l'autre membre de la défunte AAV, le mouvement Nahda. Engagé, en effet, dans un projet de fusion avec le FJD et El Binaa, ce parti ne pourra pas bénéficier de cette largesse du fait qu'il présentera des listes communes avec les partis que président Abdallah Djaballah et Mustapha Belmehdi lors des prochaines élections législatives sous le label de l'Union pour la nahda, la justice et l'édification, dans une démarche semblable à celle de l'AAV. Car ce serait un autre non-sens que de faire bénéficier le FJD et El Binaa des 4% de suffrages exprimés lors des législatives d'il y a cinq ans au titre de leur alliance avec Nahda. Soufiane Djillali dénonce Et du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales de permettre aux trois partis politiques que constituent l'AAV de bénéficier chacun, de son côté, de la dispense de la collecte des signatures, ne sont, aux yeux de Soufiane Djillali, que «des arrhes pour l'engagement de ces partis dans les élections». «Ce n'est là que la partie visible de leur accord», estime encore le président de Jil Jadid qui, pour rappel, est le seul à boycotter le prochain scrutin législatif alors que le Parti des avant-gardes des libertés a opté, lui, pour la non-participation.