La concertation se poursuit parmi l'opposition parlementaire au sujet de l'attitude à adopter à l'égard des deux projets de lois portant régime électoral et Haute instance indépendante de surveillance des élections dont la séance de vote est prévue demain, jeudi. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Si le FFS a, d'ores et déjà, tranché en décidant du boycott de cette séance, estimant «inutile de s'attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d'un système de fraude, dont les instruments résident essentiellement en amont», les autres parlementaires de l'opposition, ceux de l'Alliance de l'Algérie verte, du PT, du FJD auxquels se sont joints, cette fois-ci, quelques députés de petits partis, continuent à croire en l'aboutissement de leurs démarches visant à renverser quelque peu la vapeur. Comment ? En faisant adopter le maximum d'amendements concernant les principaux articles de la discorde. Surtout que l'on a enregistré la disponibilité du groupe parlementaire du FLN à agir de concert pour faire annuler carrément les fameux articles 73 et 94 du projet de loi portant régime électoral qui exigent au moins 4% des suffrages lors des précédentes échéances pour l'admission du dossier de candidature aux élections législatives ou locales, ce qui a suscité le courroux et l'inquiétude des partis de l'opposition, y voyant un renoncement aux acquis engrangés au fil de ces dernières années et une remise en cause du multipartisme. Deux dispositions qui, à elles seules, ont fait l'objet de pas moins de 18 propositions d'amendements sur les 96 concernant le seul projet de loi portant régime électoral, ayant été déposé auprès de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'APN qui continuait, encore hier, à les passer en revue. Son président soutenait le même jour, à l'occasion d'un point de presse, que les travaux de ladite instance se déroulaient dans la sérénité, dans un esprit démocratique, avec le respect des avis des uns et des autres». Et à Ammar Djilani de préciser qu'au bout, c'est «la logique du vote qui l'emporte», soutenant «ne pas travailler sous la table». Le conférencier soutient, par ailleurs, que «rien n'a été tranché» concernant les nombreux amendements proposés, démentant «toute pression» que la commission qu'il préside aurait subie de la part du gouvernement pour bloquer les amendements de l'opposition, comme soutenu par certains. Sauf que le député en chef du FLN, Mohamed Djemaï, affirme haut et fort que le vieux front était disposé à amender les articles 93 et 94 sur l'obligation d'obtenir 4% des suffrages exprimés lors des élections législatives précédentes dans la circonscription électorale pour la validation d'une liste électorale au motif que les petits partis «ont eu leurs agréments de l'Etat algérien» et ainsi faire l'économie d'une accusation supplémentaire de velléité de fermeture des portes devant eux. Mais qu'en est-il des autres dispositions de ces deux projets de lois qui suscitent autant de crainte et de désapprobation de l'opposition ? Notamment la fameuse question de vote des éléments des divers corps constitués sur les listes électorales ? Selon Nadia Chouitem, députée et membre de la direction du PT, tout semble indiquer que la disposition contenue dans ledit projet de loi portant régime électoral sera maintenue, le représentant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales s'étant montré «intransigeant», avant-hier, en nocturne lors des travaux de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés.