C'est en présence de Houda Imane Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC), qu'a été célébré ce mardi 6 février, au siège du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), l'AN I de l'officialisation de tamazight, soit 15 ans après avoir été reconnue comme langue nationale et ce, en avril 2002. A cette occasion, les représentants des deux instances étatiques ont paraphé et oblitéré le document portant émission d'un timbre célébrant cette date, timbre mis en vente le même jour, timbre frappé de la lettre «Z» : AZA. Houda Imane Feraoun, a, dans son intervention - lue sur tablette - qualifié l'officialisation de tamazight dans la Constitution de 2016 comme une avancée majeure pour notre identité nationale dans le triptyque islam-arabité-amazighité qui est notre fierté. Nous devons œuvrer à sa promotion et sa mise en pratique dans notre vie quotidienne» a-t-elle déclaré, poursuivant que ces trois repères cardinaux font notre force et notre authenticité parmi les autres nations. «Je suis algérien, je suis algérienne, enfants de Massinissa et Sheshonq». De son côté, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, hôte de cet événement, a rappelé le chemin parcouru dans la revendication de la reconnaissance de tamazight comme langue et les chantiers en cours et à venir depuis sa reconnaissance officielle. «Pour nous, l'officialisation se concrétise chaque jour un peu plus dans l'élaboration de documents palpables et de pièces physiques qui sont autant de phares et de pierres fondatrices pour les générations futures.» Il rappelle que «la philatélie comme marqueur identitaire et l'émission du timbre symbolisent l'encrage national de tamazight». Dans cet esprit d'ailleurs, l'accent a été mis sur la «socialisation» de tamazight à travers sa mise en pratique dans l'environnement et notamment les frontons des établissements publics comme les ministères et autres institutions publiques. A ce propos, un document portant toutes les appellations en Tifinagh a été élaboré et est fin prêt au HCA. Une telle initiative serait élargie pour les panneaux de signalisation routière. Par ailleurs, et pour perpétuer cette ambiance sur tamazight langue officielle, il est prévu pour le 27 février prochain la célébration des langues maternelles menacées de disparition telle que préconisée par l'Unesco. D'autre part, l'on insiste beaucoup au HCA sur la commémoration du centenaire de la naissance du chantre de l'amazighité, Mouloud Mammeri. Parmi les incidences induites par la nouvelle Constitution, la mise en place de l'Académie de la langue amazighe. Même si publiquement, rien ne transparaît sur cette question, il n'en demeure pas moins qu'elle est d'une grande sensibilité vu l'enjeu et surtout les prétendants à sa présidence. Dans les coulisses, les chuchotements trahissent la controverse et les appétits. C'est sans doute pourquoi le secrétaire général du HCA a cru bon d'anticiper les débats parlant de la nécessité de les recadrer quant «à la nécessité d'une complémentarité entre l'institution qu'il dirige et la future Académie» ainsi que la concertation qui doit prévaloir dans sa mise sur pied dans «la verticalité du domaine scientifique et technique, normatif et pédagogique de la langue amazighe». Le HCA se place déjà dans l'optique de la future Assemblée populaire nationale s'agissant du projet pour 2017 de mise en place de dispositifs de traduction auprès des institutions et la mise en conformité des textes juridiques avec la nouvelle Constitution. «Une loi organique est en gestation et mérite une large concertation», a dit le SG du HCA dans son intervention.