Les pluies diluviennes qui se sont abattues, durant ces 24 heures, sur la wilaya d'El Tarf et qui ont atteint les 120 mm, ont occasionné d'énormes dégâts matériels et des dizaines de familles sinistrées à cause des infiltrations des eaux dans les habitations. Certes des moyens colossaux ont été mobilisés, respectivement, par la Protection civile et lOffice national d'assainissement (ONA) pour venir à bout de ce déluge et cette crue exceptionnelle, malheureusement, un grand nombre de citoyens sont, jusqu'à cette heure, livrés à eux-mêmes et se trouvent, par ailleurs, dans le dénuement total. Pire, les pluies torrentielles ont mis à nu la caducité des projets relevant du programme de l'amélioration urbaine inscrits à l'indicatif de la Direction de l'urbanisme, l'architecture et la construction (DUAC). Que ce soit dans la ville d'El Tarf, ou dans les communes d'Aïn El Assel, Dréan, El Kala, Besbès, Bouteldja. C'est toujours les mêmes images de quartiers inondés, d'avaloirs obstrués, de routes coupées, de réseaux des eaux pluviales qui ne fonctionnent pas, de coupures d'électricité, etc.. En effet, réalisés à la va-vite, sans études maturées et sans matériaux de qualité, en somme au pif, les projets de l'amélioration urbaine censés atténuer le quotidien, déjà, pénible des citoyens se sont révélés par la grâce des eaux, une grande supercherie où des montants colossaux ont été déboursés pour des résultats aussi minimes et à l'impact insignifiant. Un véritable gouffre financier où beaucoup se sont sucrés et ont bâti des fortunes colossales, et ce, sans s'inquiéter, outre mesure. L'omerta est de rigueur. Dans la même veine d'aucuns se demandent sur la prise en compte des recommandations de M. Tahar Melizi, délégué national aux risques majeurs auprès du ministère de l'Intérieur, lors de sa visite dans la wilaya ainsi que sur le dispositif mis en place localement pour prévenir et lutter contre les risques majeurs. Notons cependant que des dizaines d'hectares de terres agricoles ont été submergés par les eaux où on signale le débordement de l'oued El Kebir en plusieurs points de son itinéraire. Quoi qu'il en soit, il est temps que les autorités lancent une étude exhaustive sur les zones inondables et l'élaboration d'une cartographie en ce sens pour enfin sortir des sentiers battus. Beaucoup de communes sont situées en aval des bassins versants ou sont traversées par des oueds. Gérer, c'est prévoir.