«Le projet de loi sur la santé est excellent, il n'y a pas une loi qui a eu autant de suivi et d‘enrichissement comme la loi de la santé», a déclaré ce jeudi le ministre de la Santé lors d'une visite à Oran. Excédé par ceux qui voient en certains articles de cette loi une tendance à la privatisation, Abdelmalek Boudiaf dira : «Dites-leur s'il y a un article contenu dans la loi sur la santé qui a cette tendance qu'ils me le désignent je le retire pour mettre ce qui est mieux. Ceux qui ont ces idées sont allergiques aux changements ». Le ministre tient à défier quiconque voudrait tenir un débat avec lui sur le sujet. Amel Bentolba -Oran- (Le Soir) - Tout en rappelant les deux articles 12 et 20 contenus dans ce projet de loi, qui mentionnent la gratuité des soins, le ministre a lors d'un point de presse, défendu le secteur privé. «Nous avons 34 000 cadres de la santé qui exercent dans le privé, et 10 000 lits dans le privé ; ceci n'a pas été amené par la loi, mais il s'agit d'une réalité sur le terrain. Dois-je leur fermer ? Ils sont en train de rendre service, ces gens-là existent depuis 1962 ». Et d'insister : «Le privé est une réalité pourquoi cette allergie ? Le privé est inclus dans la carte sanitaire». La visite de ce jeudi était centrée sur le laboratoire pharmaceutique Sophal, où le ministre a pris tout son temps pour visiter les lieux et suivre les différents exposés. L'occasion de saluer le travail réalisé par les responsables. « Le groupe Amri a forcé le destin, il n'y a pas plus difficile que de créer une unité de production de produits pharmaceutiques. Le décret 2008, complété en 2015 a conforté davantage ce secteur. On est allé jusqu'à interdire l'importation de tout produit pharmaceutique produit en Algérie. Ça nous a créé beaucoup de problèmes parce qu'on touche à des intérêts des laboratoires étrangers qui ont toujours considéré que l'Algérie est un terrain acquis et que penser en terme de production nationale un jour était impossible. Aujourd'hui tous ces laboratoires sont en train de s'installer en Algérie et de produire localement, un grand défi.» Le ministre a rappelé qu'en prenant ses fonctions à la tête du ministère de la Santé, l'Algérie ne produisait que 5 % de produits pharmaceutiques, aujourd'hui, dit-il «nous en sommes à 62% et d'ici la fin de l'année nous atteindrons les 70%. Si un pays arrive à couvrir ses besoins en produits pharmaceutique à plus de 70% il a le droit d'exporter et avec force. Aujourd'hui nous exportons vers 11 pays». A ce jour, la liste contient 358 médicaments interdits d'importation, toutefois le ministre tient à préciser que cette liste est flexible et pourrait atteindre les 400 d'ici deux mois. Tout en rappelant que près de 85 usines sont actuellement en production pharmaceutique, couvrant près de 150 médicaments, il dira : «D'ici 3 ans si nous atteignons 120 usines on sera apte à prétendre à un terrain favori dans la production pharmaceutique dans le Bassin méditerranéen ». Pour information, le laboratoire pharmaceutique algérien Sophal a été créé en 1991 par Monsieur Amry Bekkai. A partir de 1996, Sophal s'est spécialisé dans le développement, la production et le conditionnement des médicaments génériques. «De nos jours, Sophal commercialise 70 produits sous 4 formes différentes (comprimés, gélules, poudre pour suspension buvable et injectable). Les produits de Sophal couvrent 10 classes thérapeutiques différentes : antibiotiques, diabétologie, anti-inflammatoires, antihistaminiques, cardiologie, gastrologie, urologie, antalgiques, anti-rhumes et vitamines. Tous ces produits sont fabriqués dans le plus strict respect des bonnes pratiques de fabrication (BPF/GMP). » En termes de production, Sophal a produit lors de l'année 2016 plus de 30 millions de boîtes, dont 25 millions sous forme injectable, et 4.6 millions sous forme de comprimés. « En 2016, Sophal a lancé la première unité de production d'antibiotiques céphalosporines de forme sèche en Algérie. De plus, le laboratoire est en cours de validation d'une deuxième ligne de production, prochainement inaugurée, qui sera dédiée à la forme injectable. Cette production permettra à l'Algérie de diminuer sa dépendance à l'importation de cette classe d'antibiotiques. A l'horizon 2020, Sophal compte couvrir également la fabrication de médicaments anti-cancéreux et corticoïdes, ainsi que les formes pâteuses, les collyres et les sirops liquides.»