Le ministère de la Santé a validé 246 nouveaux projets d'unités de production pharmaceutique dont 183 seront dédiés au médicament. Parmi les produits fabriqués localement 240 sont éligibles à l'exportation. Le marché africain offre des opportunités d'exportation que les opérateurs algériens comptent bien saisir bientôt. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'industrie pharmaceutique en Algérie, bien que jeune, commence à se développer, estiment les professionnels. 147 unités de production pharmaceutique exercent actuellement dans notre pays dont 80 sont dédiées au médicament réalisant 54% de production en 2015. En 2010, l'Algérie fabriquait seulement le tiers de ses besoins en médicaments. La liste de la nomenclature compte 4269 produits dont 2263 DCI, 2210 produits sont fabriqués localement et 1915 sont importés. Le Dr Hamou Hafed, directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé qui intervenait hier en marge de la 7e rencontre internationale de pharmacie d'Alger, organisée par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens d'Algérie (CNOP) et qui a communiqué ces chiffres, a indiqué que le ministère de la Santé a validé 246 nouveaux projets d'investissement en 2015 dont 183 sont dédiés au médicament. Parmi ces produits, 240 sont éligibles à l'exportation. Selon lui, le médicament représente entre 90 à 95% de la facture globale des produits pharmaceutiques durant les cinq dernières années. En terme d'indice, explique le docteur Hafed, la France demeure le premier pays exportateur de médicaments vers l'Algérie avec 44% de part de marché. La production locale, atteste-t-il, s'est multipliée par 5 durant les dix dernières années et l'objectif de couvrir 70% de nos besoins par la production locale n'est pas loin. Avec ses capacités, l'Algérie s'apprête à développer des marchés d'exportation vers l'Afrique (Soudan, Mauritanie, Sénégal, Côte d'Ivoire...). La démarche n'est pas inédite, un nombre encore très limité d'opérateurs ont déjà initié des expériences timides. Aujourd'hui, avec le développement des investissements, les opérateurs locaux cherchent à accroître leur marché d'exportation à travers notamment des partenariats avec les pays africains. Les opérateurs appellent, d'ailleurs, les agences de médicaments africaines à s'ouvrir davantage aux entreprises algériennes. Selon eux, les multinationales ne «vont jamais offrir le transfert technologique et le savoir-faire aux pays africains contrairement à l'Algérie qui est prête à le faire». L'Algérie dépense 11 milliards de dollars dans la santé soit 5,3 de PIB et 2,16 de PIB en produits pharmaceutiques. Elle occupe ainsi la première place dans la production pharmaceutique au Maghreb en volume et en valeur avec plus de 400 millions d'unités de vente et en réalisant 500% de croissance entre 2005 et 2015. La facture d'importation de médicament ne va pas, pour autant, baisser. Les médicaments innovants issus de la biotechnologie et qui coûtent à la Pharmacie centrale des hôpitaux plus de 35 milliards de dinars d'achat annuellement ne sont pas fabriqués localement. Les nouvelles thérapies anti-cancer budgétivores vont encore consommer de l'argent à l'Algérie en raison du nombre des malades qui augmente. Les professionnels proposent d'aller vers des partenariats en produits innovants pour baisser la facture d'importation. Un appel au ministère de la Santé.