De notre envoyé à Hassi Messaoud, Lyas Hallas Avec l'acquisition d'un neuvième méthanier en ce début 2017, Sonatrach compte optimiser les opportunités que présente le marché spot. Tout en consolidant ses contrats à long terme qui, à la demande de certains de ses clients, sont en train d'être reconsidérés. Dans un point de presse tenu hier en marge de sa visite effectuée à Hassi Messaoud, le P-dg de Sonatrach, Amine Mazouzi, a déclaré qu'«à la demande de certains clients, les contrats gaziers à long terme sont en train d'être reconsidérés». «Le long terme hier n'est pas le long terme aujourd'hui. On fait désormais des projections sur quinze voire dix ans au lieu de vingt-cinq ans auparavant. Tout le monde s'adapte et Sonatrach aussi avec tout ce dont elle dispose comme atouts», a-t-il ajouté. En effet, Sonatrach a acquis un neuvième méthanier qui est déjà mis en service en ce début de l'année 2017 pour renforcer la flotte existante. Il s'agit pour la compagnie nationale d'aller à la conquête de nouveaux clients sur le marché spot, tout en consolidant ses contrats de long terme en s'adaptant à l'évolution du marché. Dans ce contexte, Amine Mazouzi a souligné que Sonatrach a un immense potentiel, rappelant que l'année 2016 était très riche en matière d'exploration avec à la clé 33 découvertes. De nouveaux gisements qui sont pour la plupart transformés en réserves et qui peuvent entrer rapidement en production. «Certains gisements sont, non seulement économiquement viables, mais exploitables à un très bas coût», a-t-il estimé. Et de noter que le programme d'exploration de la Sonatrach se poursuit normalement et la base de données où on identifie les gisements découverts, ceux transformés en réserves, prouvées ou probables, est régulièrement mise à jour. A ce titre, il a révélé que «les réserves du seul périmètre de Hassi Messaoud sont désormais à leur niveau d'il y a 40 ans» et que «ce renouvellement des réserves permet de maintenir la production à Hassi Messaoud au même niveau d'aujourd'hui pour très longtemps». «Au-delà de 2040», a-t-il précisé. L. H. 6 MILLIARDS DE DOLLARS D'INVESTISSEMENT EN 2017 Les prestataires se bousculent au portillon de Sonatrach Avec l'entrée en production des nouvelles raffineries, Sonatrach devrait satisfaire totalement les besoins du marché local des carburants et arrêter les importations d'ici 2021. Son appel d'offres pour la construction de deux raffineries et de deux usines pétrochimiques a drainé 53 compagnies. Sonatrach a célébré le double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et la création de l'Union générale de travailleurs algériens (UGTA) coïncidant avec le 24 février à Hassi Messaoud. Outre les hommages rendus aux travailleurs, c'était l'occasion pour revenir sur l'évolution de la compagnie nationale et ses investissements en cours. Son P-dg Amine Mazouzi, qui a inspecté avant-hier les chantiers de Haoud El Hamra, a indiqué que 53 compagnies ont manifesté leur intérêt pour la réalisation des deux nouvelles raffineries de Hassi Messaoud et de Tiaret ainsi que les deux usines d'hydrocraquage du fuel-oil et des excédents du naphta de la raffinerie de Skikda. Un record qui montre selon lui la confiance dont jouit la compagnie auprès de ses partenaires. Amine Mazouzi, qui s'est félicité des performances de la compagnie nationale en 2016, a souligné qu'avec l'entrée en production des nouvelles raffineries, Sonatrach devrait satisfaire totalement les besoins du marché local des carburants et arrêter les importations d'ici 2021. Et de préciser que Sonatrach a augmenté sa production de gaz de 24% comparativement à 2015, portant ainsi ses exportations en la matière à 54,5 milliards de mètres cubes. C'est une performance due, entre autres, à la remise en marche du 3e train du complexe gazier de Tiguentourine qui fonctionne désormais à pleine capacité. «Notre capacité de production de pétrole et de gaz est aujourd'hui de l'ordre de 205 millions TEP (tonne équivalent pétrole)», a-t-il noté. Le directeur général adjoint chargé du transport par canalisation, Slimane Arbi-Bey, a rappelé que Sonatrach qui gérait 3000 km de canalisations en 1971 dispose aujourd'hui de 22 systèmes de transport totalisant 20 000 km de canalisations et des capacités de stockage de l'ordre de 4 millions de tonnes. Ce dispositif de transport par canalisation compte 80 stations de pompage, 3 ports pétroliers (Skikda, Béjaïa et Arzew), cinq postes de chargement en mer et trois terminaux transcontinentaux. Et, lors de sa visite à Hassi Messaoud, le P-dg de Sonatrach a inspecté les chantiers de deux nouvelles stations de pompage à Haoud El Hamra. La première station que construit le groupement ABB-Sarpi devrait être mise en service fin avril prochain. Il s'agit de délocaliser la station dite LR1 –pour des raisons de sécurité–, tout en augmentant la capacité de transport de GPL. C'est un projet d'un montant global de 7,7 milliards de DZD dont une partie en devises (47,5 millions d'euros et 2,5 millions USD). Au 11 février, le taux d'avancement des travaux était de 96%. Elle est destinée à l'évacuation du GPL provenant du sud de Hassi Messaoud mais aussi des nouveaux gisements de Hassi R'mel. La seconde station, confiée en avril 2016 aux Chinois de CPECC pour un montant global de 11 milliards de DA (90,5 millions USD et 2 milliards de dinars) et un délai de réalisation de 32 mois, devrait être mise en service en décembre 2018. Le taux d'avancement des travaux est aujourd'hui à 8%. Cette station remplacera l'ancienne devenue vétuste et obsolète. Elle devrait pomper le pétrole brut depuis Haoud El Hamra jusqu'au terminal marin de Béjaïa. L'objectif étant la sécurisation des approvisionnements de la raffinerie d'Alger, la future raffinerie de Biskra (en construction) mais aussi les exportations à partir de Béjaïa. A Zcina, Amine Mazouz, qui a fait une halte à l'usine de production du gaz de pétrole liquéfié, entrée en production fin 2016, a également inspecté le chantier d'une autre station de compression et de réinjection de gaz que construit l'entreprise émiratie Dodsal Engineering and Construction FZE. La mise en service de cette usine est prévue en octobre de cette année. Les travaux lancés au troisième trimestre de 2014 pour un montant de 635 millions USD et un délai de 36 mois, avancent bien. Tout comme l'aménagement du site où sera implantée la raffinerie de Hassi Messaoud, à Haoud El Hamra. Les travaux de terrassement et de clôture de ce site de près de 220 hectares ont été confiés à GCB, filiale de Sonatrach, pour un montant de 4,6 milliards de DA et un délai de 15 mois. Cette raffinerie produirait 5 millions de tonnes de GPL, de l'essence normale et super, de gasoil, de kéro-Jet A1 et de bitume.