Des inscriptions mystérieuses qui provoquent l'émoi dans la ville de Tébessa et de ses environs. Depuis quelques mois, elles apparaissent chaque matin un peu plus nombreuses sur les murs des maisons, des administrations et les abri-bus, la muraille byzantine et l'antique cité n'ont pas échappé à ces graffitis de la honte. Quelques mois plus tôt déjà, à l'entrée ouest de la ville au voisinage de l'université Cheikh Larbi Tébessi sur la RN 10, des panneaux de signalisation et des balises des points kilométriques ont subi les élans de ces écriteaux sauvages. La façade du campus universitaire, les devantures des cafés, les cours d'école, le bord des routes et même la coupole d'un mausolée, avaient été redécorés par ces graffitis. Malgré les campagnes d'effacement effectuées par les services de la commune et parfois par les citoyens eux-mêmes qui les ciblent constamment. Ces graffitis linguistiques mal écrits et mal confectionnés sont éphémères mais leur aspect leur procure une longévité dans l'espace urbain, ils séduisent les passants parfois par leurs couleurs et leurs graphèmes. A noter qu'aujourd'hui à Tébessa à l'approche des élections qui se pointent à l'horizon, ces derniers constituent le moment d'appropriation des espaces publics par les faux graffeurs qui ne respectent aucune morale ni aucune limite. Pire encore certains graffitis que personne n'est en mesure de décrypter expriment des discours politiques et identitaires qui reflètent la complexité de la vie sociale des Tébessis.