La plus grande fête du cinéma et de l'audiovisuel africain bat son plein au Burkina Faso. La 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), c'est quelque 164 films de tous formats en compétition dans les différentes catégories. 20 longs-métrages, issus de 14 pays, sont en lice pour la récompense suprême, l'Etalon d'or de Yennenga afin de succéder à «Fièvres» du Marocain Hicham Ayouch, lauréat de la précédente édition. L'Algérie participe à la compétition avec deux films : «Le puits »de Lotfi Bouchouchi et «Les Tourments» de Sidali Fettar. Une cinquantaine de films seront aussi projetés en hors compétition. Signe d'intérêt des autorités du pays, c'est le Président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, qui avait ouvert (le samedi 25 février) le Fespaco. Cette édition 2017 qui se tient sous le thème de «Formation et métiers du cinéma et de l'audiovisuel», se poursuit jusqu'au 4 mars 2017. Mais en marge du Fespaco, se déroule un événement tout aussi important : La 18e édition du Marché international du cinéma et de la télévision africains (Mica). Ce grand rendez-vous entre producteurs, distributeurs, diffuseurs et porteurs de projets est considéré comme étant la Bourse de programmes audiovisuels africains et sur l'Afrique. Le Mica réunit les professionnels du cinéma et de l'audiovisuel du continent pour «nouer des contrats d'achat et de vente d'œuvres audiovisuelles africaines ou de la diaspora», a indiqué sa directrice Suzanne Kourouma. Dressé dans la salle des fêtes de Ouaga 2000, un quartier huppé nouvellement créé au sud de la capitale burkinabè, le Mica offre des espaces multifonctionnels pour des séances de projection à la carte, des rencontres de promotion et d'échanges et l'exposition de films africains. Une centaine de films, tous genres confondus, seront présentés à ce marché, indépendamment des programmations du Fespaco. Outre les rencontres d'affaires, le Salon du Mica accueillera également des ateliers, des tables rondes et des masters classes. «Il ne sert à rien de faire des films, de les primer et ne pas ensuite pouvoir les vendre ou les diffuser dans les salles de cinéma en Afrique et ailleurs», fait remarquer le promoteur malien Salif Traoré. «Quand on produit sans vendre, on ne peut pas avoir de retombées pour continuer la production, d'où l'importance du Mica qui est un tremplin pour nous d'être en relation avec les acheteurs et distributeurs professionnels qui viennent du monde entier», a-t-il expliqué. «Le Mica est une très belle plateforme pour la production cinématographique africaine mais également mondiale. C'est pour cette raison que le Sénégal est venu présenter les films qui sont en compétition mais aussi présenter les écoles de formation audiovisuelle du pays», a déclaré, de son côté, le Secrétaire permanent du Fonds de promotion de l'industrie cinématographique et audiovisuelle du Sénégal (Fopica) Abdoul Aziz Cissé. «Nous attendons du Mica une meilleure promotion, une meilleure visibilité des actions menée actuellement pour relancer le cinéma sénégalais et le networking, la mise en relation avec les autres acteurs, pour pouvoir développer des actions de coopération cinématographiques», a-t-il ajouté. «Nous espérons avoir des acheteurs, des partenaires, des gens pour collaborer ou même coproduire», a déclaré le directeur de la fiction, des documentaires et des archives de la Côte d'Ivoire, Mohamed Lamine Cissé. Si le Mica «se veut une vitrine pour les œuvres de nos cinéastes africains», il leur «appartient de l'animer et de le rendre plus rayonnant, plus compétitif par la qualité des œuvres cinématographiques», a toutefois souligné le directeur de cabinet du ministère en charge de l'Artisanat, Christian Méda. Créé en 1983, (14 ans après le Fespaco) le Mica est né de la volonté des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel du continent d'avoir un marché autonome et propre au film africain. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) dont la première édition a eu lieu en 1969, est un des plus grands festivals de cinéma africain. Il se déroule tous les deux ans à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.