«Les hommes éveillés n'ont qu'un monde, mais les hommes endormis ont chacun leur monde» (Héraclite) Si l'on en venait à organiser une cérémonie pour décerner des prix en guise de reconnaissance, ils iraient incontestablement à ces trois animateurs qui semblent incarner désormais le renouveau du football national. C'est vrai qu'il y a peu de temps, on n'y croyait plus, tant la déception suite à notre participation en Coupe d'Afrique était perceptible en chacun de nous. Les joueurs auxquels nous y avons cru ont échoué. Le peuple sportif, déçu encore une fois, renonça à épiloguer. Heureusement que les malheurs ont une fin. Ainsi en est-il aussi des renommées si cela peut consoler. Et voilà qu'une lueur transperça cet écran qui nous obscurcissait la vue pour laisser apparaître ces trois entités plus que résolues à nous tirer de cette torpeur pour nous égayer à nouveau. Ils sont effectivement trois à se montrer convaincants depuis cette phase retour (Bel-Abbès s'y appliquait déjà). Un grand moment que nous attendions tant pour ce championnat qui peine à se relever, à se placer et à monter en puissance. Zakaria Mansouri pour ne pas le nommer est presque au sommet. Il compte déjà deux buts en deux apparitions avec le Mouloudia d'Alger. Epoustouflant, il n'y a pas à dire ! Un génie du football, très à l'aise sur un terrain, il n'éprouve aucun complexe dans cette équipe du Mouloudia où il n'est pas commode de rater un geste sans être bruyamment hué. Il rappelle plusieurs grandes vedettes sud-américaines à la fois. Son sens de la finition est un autre indice de sa force. Animateur, il l'est, pour peu qu'on le destine à ce rôle. Et le rapprocher de temps à autre de la surface adverse peut constituer un atout indispensable à la survie de son équipe. Pour ce lionceau, être roi est un droit de naissance. Ce jeune, que Dieu le protège, est né footballeur. Il ne l'est pas devenu ! Deux matchs et c'est déjà la consécration, la reconnaissance que l'on doit témoigner à Monsieur Zetchi pour tous les efforts qu'il consent pour éduquer, former. C'est dire l'urgence qu'il y a à se solidariser et à se mettre d'accord pour rejeter cette démarche prônée jusqu'ici dans laquelle l'on voudrait enfermer notre football. Une lueur d'espoir qui semble augurer d'un futur proche radieux et prometteur. Pourquoi me permets-je d'en parler et de retenir ce raisonnement ? Parce qu'il s'agit tout simplement d'animateurs qui ne nous sont pas étrangers. Madoui, enfant du pays et y a grandi. Déjà mis à l'épreuve à l'Entente de Sétif, il en est sorti triomphant une première fois. Sollicité à nouveau, le voilà qu'il la propulse à jouer les premiers rôles devant d'autres ogres de la L1. Peut-on parler de résurrection ou tout simplement de rétablissement de l'Entente qu'il réussit admirablement à insuffler ? En tout cas, il faut retenir en la personne de Madoui un véritable catalyseur pour cette formation sétifienne qui reprend du poil de la bête en gagnant des galons bien mérités match après match. L'autre révélation n'est autre que l'équipe de Sidi-Bel-Abbès (USMBA) qui est en train, elle aussi, de réussir un parcours presque sans faute en championnat. Une belle formation où évoluent d'excellents éléments (Balegh, Zouara etc.) au football taillé à leur mesure, raffiné et de bonne facture, digne des grandes nations du football. Cherif El Ouazzani est pour beaucoup dans cette ascension. Un autre produit local suis-je tenté de dire ! Ils sont donc tous là à attendre d'être sollicités pour nous représenter et, en toutes circonstances, à pallier toute éventuelle déconfiture que l'on se complairait à en créer. Un produit autrement dit cent pour cent local qui carbure sans en émettre le moindre soupir. Ces satisfactions sont aussi cet autre moment qui nous fait oublier les ratages de la CAN au Gabon et les piètres prestations de ces joueurs que l'on dit «pro» et l'incompétence d'un sélectionneur occupé à céder plus aux caprices de l'un qu'à la revendication légitime des autres. Il faut donc savoir réduire sa vitesse pour ne pas omettre les choses qui peuvent aider à la résurgence d'un football lavé de toute souillure. Si on fait les choses comme il se doit, on peut s'attendre à voir apparaître d'autres Mansouri, Madoui et des formations dignes de ce nom. Si tous les clubs et les futurs élus de la fédération de football montrent qu'ils prennent à bras-le-corps les affaires qui concernent les jeunes footballeurs à l'image du PAC de Zetchi, ils auront incroyablement montré leur enthousiasme à opérer pour l'intérêt du football. Et nos jeunes, tel Mansouri, ainsi rassurés ne se mettront plus à se douter qu'ils finiraient forcés à renoncer à se battre. La fédération n'a-t-elle pas été préparée pour assister le football en toute circonstance ?