Chérif-El-Ouzzani était la sentinelle emblématique de l'EN qui avait remporté la CAN en 1990. Mais, celui qui fut un des meilleurs milieux défensifs de l'histoire du foot national a réussi à monter cette saison, avec un effectif renouvelé à 80 %, une équipe bélabessienne portée vers l'offensive (elle possède la meilleure attaque du Championnat avec 25 buts inscrits en 19 matchs) et basée sur l'un des principes du football moderne, le mouvement permanent. Ce n'est pas un hasard si l'USMBA talonne le leader et reste toujours en course en Coupe. Le Soir d'Algérie : L'USMBA est deuxième à un point du leader mouloudéen. En voilà une belle surprise. Cherif-El-Ouzzani : Oui, tout le monde est surpris par cette deuxième place au classement, mais c'est le fruit du travail du staff technique, des joueurs et des dirigeants et je voudrais dire que c'est aussi grâce à une personne. Laquelle ? Si vous le permettez, je voudrais en profiter pour remercier M. Hattab Mohamed, l'ex-wali de Sidi-Bel-Abbès, qui est actuellement à Béjaïa et qui nous a vraiment aidés dans les moments difficiles. Quels moments difficiles ? L'équipe avait des problèmes financiers et ce wali s'est investi. Il a incité plusieurs entreprises à sponsoriser l'USMBA et son intervention a ramené la sérénité dans notre formation. Tout le mérite revient avant tout à lui. Après, les joueurs ont été payés, et tout est allé très bien. Vous aussi, vous avez du mérite... Moi, je travaille. Partout où je passe, je n'ai qu'une seule devise, il n'y a que le travail qui paye. D'ailleurs, à Bel-Abbès, j'ai débuté la saison avec un effectif renouvelé à 80 % et on a réussi grâce à tous nos efforts. Maintenant que l'USMBA occupe un poste de dauphin, est-ce que vous pensez au titre ? Avant tout, c'est le maintien d'abord. Vous ne risquez pas la relégation ? Il nous faut engranger cinq ou six points pour être complètement à l'abri, mathématiquement, et après on verra. Bien sûr, les supporters ont tendance à s'enflammer très vite et ils rêvent du titre, mais il ne faut pas leur donner de faux espoirs. Vous n'en rêvez pas, vous-même ? Quel est l'entraîneur qui ne rêve pas d'un titre ? Bien sûr que j'aimerais l'obtenir, mais il faut être réaliste. Continuons à travailler, et on verra bien. Il y a un autre trophée que vous pourriez gagner, la Coupe d'Algérie puisque l'USMBA est toujours en course... La Coupe, c'est pour les joueurs. A eux de tout faire pour aller jusqu'au bout. Et en quarts de finale, vous recevrez le NAHD que vous avez battu à domicile en Championnat. C'est déjà un bel avantage psychologique. Non, cette victoire en déplacement face au NAHD ne veut rien dire. La Coupe, c'est une épreuve complètement différente du Championnat. Il n'y a aucun avantage psychologique. Lors de la prochaine journée, l'USMBA se déplacera à Sétif pour affronter l'ESS dans un choc entre le deuxième et le troisième du Championnat. Comment le prépare-vous ? Comme d'habitude. On va affronter une grande équipe de l'ESS qui développe un beau football. Ce sera un match compliqué et difficile pour vous... Oui, nous en sommes conscients. De toute façon, on a un calendrier de retour très difficile, puisque, après ce déplacement, on recevra le CSC qui a besoin de points et on ira à Béchar pour affronter la JS Saoura qui est toujours difficile à manier chez elle. Vous êtes un des rares joueurs algériens à avoir remporté la CAN en 1990 à Alger. Quelle est votre opinion sur la débâcle de l'EN lors de la dernière édition du Gabon ? L'EN a de très bonnes individualités, c'est indiscutable. Malheureusement, la préparation à cette CAN a été bâclée. Vous qui étiez un excellent milieu défensif, quel est le joueur actuel qui serait le meilleur à ce poste en sélection ? Bentaleb est bon, même s'il n'a pas brillé lors de la CAN. D'ailleurs, à son retour à Schalke, il a aligné de bonnes performances. Je vois aussi Abeïd qui peut tenir son rôle, et au niveau local, je pense qu'il y a deux joueurs, Benkhemassa et Benguit, auxquels on devrait donner leur chance en sélection. Votre fils est actuellement au MCA où il peine à s'imposer. Qu'en dites-vous ? Pour s'imposer, il doit travailler davantage. Au MCA, il y a un effectif très riche et ce n'est pas facile de s'imposer. Mon fils a besoin de temps de jeu. D'ailleurs, j'avais demandé à Nacer Bouiche et Omar Ghrib de le libérer lors du dernier mercato hivernal pour le NAHD qui était très intéressé par ses services. Hélas, ils ont refusé et c'est dommage pour lui. Ce n'est pas comme cela qu'on va le faire progresser. L'EN n'a plus de coach. Vous vous imaginez entraîneur national après les bons résultats que vous avez obtenus dans les clubs ? Pourquoi pas ? Mai cela dépend des choix que doivent effectuer les dirigeants de notre football.