Le Front de libération nationale n'a finalisé ses listes de candidatures aux élections législatives du 4 mai prochain qu'hier, en fin d'après-midi. Des listes qui, le moins que l'on puisse dire, comportent quelques grosses surprises, au final. A commencer par la non-retenue de la candidature de l'actuel président de l'Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa. Ce qui signifie une fin de mission définitive au troisième personnage de l'Etat. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Ould Khelifa avait pourtant officiellement déposé son dossier au niveau de sa kasma d'origine, à Ben Aknoun à Alger. Mais à se fier à une source bien informée, le patron sortant de l'Assemblée n'avait pas, au préalable, consulté le président du parti, en l'occurrence Abdelaziz Bouteflika en personne. «De par sa haute fonction et son statut, il ne pouvait prendre une telle décision sans consulter le Président. Une erreur que n'avait pas commise le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, par exemple», nous confie-t-on en effet. Il est donc une certitude que l'on pourrait avancer d'ores et déjà : on aura un nouveau président de l'APN dès le mois de mai prochain. Ceci étant, l'autre grosse surprise que contiennent les listes du parti majoritaire sera sans doute l'identité de celui qui a été choisi pour conduire la prestigieuse liste de la capitale. Selon notre source, ce sera l'ancien ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi. «C'est un message du secrétaire général Djamel Ould Abbès qui, en optant pour Ferroukhi, a voulu mettre fin à la domination des caciques tout en rassurant les jeunes», nous explique un membre de la direction du parti. Natif d'Alger, Ferroukhi fait partie de la génération post-indépendance. Militant et cadre discret, il avait fini par être nommé au gouvernement comme ministre de l'Agriculture. Un poste qu'il quittera en juin 2016, à la suite du dernier remaniement du gouvernement Sellal, suggéré par l'ancien secrétaire général du FLN, Ammar Saâdani. Le limogeage de Ferroukhi avait été précédé, d'ailleurs, par une violente campagne menée contre lui par le même Ammar Saâdani. Avec le départ de ce dernier, c'est donc une réhabilitation par la grande porte qui s'offre à Sid Ahmed Ferroukhi qui aura la prestigieuse mission de conduire la liste la plus importante, celle d'Alger, avec la perspective fort probable d'un grand retour au-devant de la scène, après les législatives. Selon notre source, c'est une autre ancienne ministre du gouvernement Sellal qui vient d'être réhabilitée à travers la liste d'Alger. Il s'agit de l'ancienne ministre de la Culture, Nadia Labidi, classée deuxième sur la liste. Et ce sera à peu près tout, pour les anciens ministres. L'autre grande surprise que révéleront les listes du FLN sera la non-retenue des candidatures de tous les autres anciens membres du gouvernement, comme Amar Tou, Rachid Harraoubia, Mohamed Séghir Kara et bien d'autres. «Ce sont des choix stratégiques retenus pour le parti, qui s'apprête à jouer un rôle politique majeur en prévision des prochaines élections présidentielles», nous explique-t-on encore. C'est ce qui explique également en partie, le nombre réduit des ministres en exercice figurant sur les listes finales du FLN. Il sont cinq au total. Il s'agit, respectivement, de Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau qui conduira la liste de Mostaganem, de Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur, qui conduira celle de Tiaret, de la ministre des Relations avec le Parlement, Ghania Idalia, comme tête de liste à Blida, de Aïcha Tagabou, tête de liste à Illizi et, enfin, du ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjema Talai, qui, lui, est tête de liste pour la wilaya de Annaba. Deux autres ministres, en l'occurrence Abdelouahab Nouri et Abdesselam Chelghoum, respectivement ministres du Tourisme et de l'Agriculture, ont été instruits de renoncer à leur candidature, l'un à Batna et l'autre à Jijel. «On leur a demandé de rester au gouvernement», nous confie-t-on. Quant à Abdelmadjid Tebboune, qui devait initialement conduire la liste d'Oran, il était le premier des ministres à renoncer lui-même à la candidature, à la suite de sa nomination à la tête du département du commerce, en plus de sa lourde mission à la tête du ministère de l'Habitat. Pour la deuxième ville du pays, Oran, justement, le choix a été finalement porté sur un membre du bureau politique, Mohamed Hadoudj. Tandis que pour la capitale de l'est du pays, Constantine, le choix s'est porté sur le docteur Omar Mehsas. Pour la capitale de la Kabylie, Tizi Ouzou, ce sera le député sortant et actuel Mouhafedh, Saïd Lakhdari, tandis que pour la capitale des Aurès, Batna, l'on a retenu, comme tête de liste toujours, l'ancien vice-président du Sénat, Hadj Laïb. Enfin, nous avons également appris que le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, présidera une cérémonie officielle, demain, à l'hôtel Moncada de Ben Aknoun, avec la présence de l'ensemble des candidats têtes de liste. Une cérémonie qui sera ponctuée par une conférence de presse.