Le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé hier que la liste supplémentaire des produits qui seront soumis aux licences d'importation sera connue le 13 février prochain, à l'occasion de la tenue d'un comité interministériel sous la présidence du Premier ministre. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Cette réunion, qui aura lieu au siège du Premier ministère, rassemblera les ministres de l'Industrie, de l'Agriculture, du Commerce et le ministre des Finances. M. Tebboune s'est refusé à divulguer les propositions de son département mais a indiqué que ladite réunion aura à déterminer et le volume et la nature des produits à ne pas importer. Concernant l'importation des véhicules, Abdelmadjid Tebboune a réfuté l'idée de revoir les quotas d'importation «ni à la hausse ni à la baisse», affirmant que le quota est arrêté par le Premier ministre ajoutant qu'«à l'intérieur de ces quotas, il y a des licences qui seront données proportionnellement aux capacités et à la qualité d'importation des uns et des autres». Le régime des licences d'importation a été mis en place en 2016 comme moyen à même de maîtriser le commerce extérieur, et concerne jusque-là trois segments : le rond à béton, le ciment et les véhicules. Le décret exécutif fixant les conditions et les modalités d'application des régimes des licences d'importation ou d'exportation de produits et marchandises indique que les licences d'importation ou d'exportation automatiques sont délivrées par les secteurs ministériels concernés sur la base d'une demande accompagnée de documents justifiant la conformité des produits selon leur nature et la situation juridique des opérateurs économiques. L'intérimaire de feu Bakhti Belaïb au département du commerce s'exprimait hier au siège de l'Algex, à l'occasion d'une réunion des cadres du secteur qui se veut une première prise de contact, et aussi l'occasion pour Tebboune de rappeler ses orientations. Celles-ci tournent essentiellement autour de la lutte sans merci contre la spéculation, la lutte contre les fraudes, mais également de la nécessité de protéger la production nationale et les producteurs nationaux avec pour finalité la sauvegarde des intérêts et de la santé des citoyens. L'opportunité a été également saisie par le ministre afin de donner des orientations aux responsables du secteur en vue de préparer le prochain Ramadhan. Abdelmadjid Tebboune s'est fait un devoir de rappeler qu'il déclarera la guerre aux spéculateurs de tout bord leur promettant des sanctions sévères. Le phénomène n'épargne presque plus aucun produit de consommation. «Nous avons assisté à des prix de sacs de ciment qui sont vendus entre 800 et 900 DA le sac ; nous avons pourtant contrôlé la production de Gica (groupe public) et de Lafarge (privé) et même si l'importation de ce matériaux reste normale, il n'en demeure pas moins que dès qu'une unité s'arrête pour un entretien technique ou à cause d'une grève des travailleurs, les prix du ciment flambent», a affirmé Tebboune qui souligne qu'il y a une volonté de nuire à l'économie nationale, un comportement qu'il juge inacceptable. Le ministre du Commerce par intérim promet qu'il n'y aura pas de pénurie sur les produits de consommation du fait que la production nationale reste suffisante. «L'Algérie ne sera pas l'île de Robinson Crusoë, elle respectera ses conventions internationales qu'elle a signées, mais elle ne sera pas non plus une poubelle», souligne Tebboune qui insiste que les produits entrant en Algérie doivent être au même niveau de qualité que ceux commercialisés en Europe. «Nous ne créerons pas la pénurie, tout ce dont l'Algérien entrera au pays mais à condition de satisfaire à la qualité et de sécurité pour les consommateurs algériens», martèle Tebboune. Un nouveau DG du commerce extérieur Le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a installé hier dans ses nouvelles fonctions de directeur général du commerce extérieur, Benhazil Abderrahmane, en remplacement de Saïd Djellab. M. Benhazil occupait jusque-là le poste de directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès du ministère du Commerce.